“C'est vrai que le départ de Temmar est un grand soulagement pour le monde du travail, mais on a affaire à un gouvernement et non pas à des hommes. Ce qui intéresse l'UGTA, c'est le programme de ce gouvernement et les actions à venir.” C'est ce que nous a déclaré, hier, Rachid Aït Ali, le directeur de Révolution et Travail, l'organe central de ce syndicat, et membre très proche du patron de la centrale UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd. Selon Aït Ali, l'organisation syndicale “se positionnera, une fois connu le programme concernant les réformes économiques”. Ce responsable a aussi souligné qu'un “communiqué sera transmis à la presse”, dans les jours à venir, qui révélera l'état d'esprit de la direction nationale du syndicat et ses attentes. Notre interlocuteur a également noté que “Ouyahia est à féliciter”, expliquant que le nouveau Chef du gouvernement “est déjà connu comme ancien chef de l'Exécutif et connaît bien le monde du travail et ses préoccupations, ce qui devrait faciliter les choses”. Pour le directeur de Révolution et Travail, “la bipartite est inscrite à l'ordre du jour” et devrait apporter des réponses aux revendications de la Centrale syndicale. “Nous espérons que les engagements des pouvoirs publics seront respectés”, a indiqué Aït Ali, en rappelant les “grands dossiers” de la prochaine bipartite (Fonction publique, sécurité sociale et logement social), la demande de l'UGTA en matière de choix de la politique économique, qui a été exprimée lors de la grève générale des 25 et 26 février dernier, ainsi que la revendication d'une augmentation des salaires. “Cette bipartite est importante et l'UGTA attend des réponses concrètes”, a-t-il soutenu. Interrogé sur l'éviction de Ali Benflis et les “relations privilégiées” entre ce dernier et le secrétaire général de l'UGTA, Aït Ali s'est limité à présenter l'ancien Chef de gouvernement comme “un allié” dont le parti reste toujours majoritaire au sein du Parlement, en précisant plus loin : “L'UGTA ne peut s'allier qu'avec ceux qui prennent en considération les préoccupations des travailleurs. Elle n'entre pas dans les luttes politiciennes. L'UGTA fait de la politique pour le monde du travail. C'est l'intérêt des travailleurs avant tout”. Le patron de cette organisation syndicale était pratiquement injoignable, hier. Nous avons alors contacté un secrétaire national de l'UGTA, M. Malki, également membre de la direction du RND, parti d'Ahmed Ouyahia. M. Malki n'a pas caché sa déception, après découverte du “nouvel” Exécutif. “On attendait qu'il y ait des changements”, a-t-il lâché, en remarquant néanmoins que Temmar est remplacé par Karim Djoudi, en tant que ministre délégué auprès du Chef du gouvernement. “On ne connaît pas ce Djoudi, tout ce qu'on sait c'est qu'il est sous la coupe de Ouyahia”, a encore relevé le secrétaire national, en ajoutant : “L'UGTA n'est pas contre les réformes économiques, parce qu'il s'agit de questions qui intéressent le monde du travail, l'emploi, l'investissement…” M. Malki a, en outre, émis le vœu que “le gouvernement soit disponible pour régler les problèmes des travailleurs et lancer un dialogue franc”. Puis de remarquer que “le principe” d'une réunion bipartite est toujours maintenu. “Le mieux pour nous est que cette bipartite se tienne le plus rapidement possible, car qui dit bipartite dit des résultats”, a encore déclaré ce responsable, avant de conclure : “Nous attendons des signaux du Chef du gouvernement.” H. A.