Craignant de nouvelles pénuries en main-d'œuvre qualifiée, les patrons américains exigent de leurs autorités une hausse des quotas d'immigration, nécessaire, selon eux, pour maintenir la compétitivité des Etats-Unis. Une coalition d'entreprises, surtout actives dans le domaine des hautes technologies, avertit que le quota de 65 000 visas (H-1B) accordés aux travailleurs qualifiés pour l'année fiscale 2009, qui commence le 1er octobre, risque non seulement d'être atteint le jour même de dépôt des dossiers, ce 1er avril, mais qu'il est nettement insuffisant. Pour ces boÎtes de la high technologie, les restrictions à l'immigration intelligente doivent être levées d'autant plus que de nouveaux pays offre des conditions similaires mais avec plus de facilité. Elles demandent même l'abrogation de la fameuse loterie pour ces catégories de travailleurs. Le géant de l'informatique Oracle n'a cesse de tirer la sonnette d'alarme : la parcimonie des autorités affecte la capacité des entreprises américaines à rester compétitive sur des marchés mondiaux, dénonçant la politique des quotas “arbitraire et dépassé qui date de 1990”. Il n'y a pas que les entreprises à se plaindre de la politique ses quotas. Les instituts de recherche américains vont devoir mettre des projets entre parenthèses en attendant le résultat d'une loterie avant de pouvoir embaucher les scientifiques et les ingénieurs dont ils ont besoin, alertent leurs responsables. Selon une étude récente, les 500 plus grosses entreprises américains cherchent actuellement à embaucher 140 000 travailleurs qualifiés, et pas que dans les domaines de l'informatique ou de l'aéronautique. Les autorités justifient leurs réticences par le chômage qui frappe les Etats-Unis. Il est à rappeler que la politique des quotas de visa (H-1B) lancé en 1990, permet aux scientifiques, ingénieurs et techniciens étrangers de travailler pendant six ans au maximum aux Etats-Unis. Une grande partie des bénéficiaires vient d'Asie, et notamment d'Inde. Les Etats-Unis se sont hissés à la première place de l'économie mondiale grâce aux employés les plus qualifiés du monde, mais au cours des 30 dernières années, le niveau de qualification a stagné dans le pays, affirme un rapport de Peterson Institute for International Economics, qui conclut : pour que l'Amérique reprenne la première place en terme de qualification, elle doit de toute urgence réformer son immigration des travailleurs qualifiés. Le président de Microsoft, Bill Gates, a récemment affirmé au Congrès que les entreprises high-tech américaines devaient délocaliser des emplois à l'étranger à cause des restrictions à l'immigration. D. B./Agences