Les propriétaires de fourgons de transport public de la commune d'Assi-Toucef, dans la daïra de Boghni, wilaya de Tizi Ouzou, ont entamé samedi dernier leur seconde semaine de grève pour dénoncer le mutisme et l'indifférence des autorités locales à l'égard de leurs revendications. À travers cette action, les protestataires veulent surtout attirer l'attention des pouvoirs publics sur le problème du transport des voyageurs devenu de plus en plus pesant, au moment où les services locaux concernés continuent de faire la sourde oreille malgré les nombreuses requêtes qui leur ont été adressées. Ne sachant à quel saint se vouer, c'est naturellement que les concernés observent depuis plusieurs jours un mouvement de grève dont les usagers se passeraient volontiers puisqu'ils sont les premiers à subir les contrecoups d'une telle action. Le problème numéro un auquel ils sont confrontés demeure la présence en force des transporteurs clandestins (fourgons, véhicules légers, bus) lesquels, contre toute logique, bénéficient de plus d'attention de la part des autorités locales, puisque disposant même d'un arrêt près de la BDL de Boghni où ils peuvent, au su et au vu de tout le monde, exercer sans être inquiétés. Tout cela au grand dam des transporteurs qui agissent dans la légalité et qui s'acquittent rubis sur l'ongle de leurs impôts et autres charges induites par l'activité. Et comme ces derniers ne pouvaient rester insensibles à ceux-là même qui viennent leur prendre leur gagne-pain, ces transporteurs ont saisi à maintes reprises les sûretés de wilaya et de daïra en allant jusqu'à leur remettre la liste des matricules des véhicules clandestins. Mais là encore, les plaintes sont restées sans écho. Ce même problème des clandestins a également été posé dans des requêtes adressées à la direction des Transports de la wilaya de Tizi Ouzou, au chef de daïra de Boghni, au chef de sûreté de daïra, en vain ! Par ailleurs, tous les responsables locaux ont été interpellés à maintes reprises sur l'état lamentable dans lequel se trouvent les arrêts (présence d'ordures ménagères, déversement des eaux usées…) et leur occupation illicite par des marchands ambulants. Cette situation a poussé les transporteurs à s'interroger. Quelle solution leur reste-t-il pour se faire entendre pares autorités qui demeurent insensibles à leurs préoccupations ? Ces transporteurs activant dans la légalité lancent, par ailleurs, un appel aux usagers de la ligne Assi-Youcef-Boghni afin d'opter pour le transport réglementé et d'éviter d'utiliser l'arrêt des “fraudeurs”. À travers ce message, ils veulent expliquer aux utilisateurs de cette ligne les raisons qui les ont contraints à recourir au débrayage pour se faire entendre des autorités. H. S.