Des malades hypertendus à Tizi Ouzou crient leur désarroi devant le non-remboursement par la Cnas d'un médicament qui leur est souvent prescrit, le Physiotens 0,2 mg à 30 comprimés, valant 2 125,00 DA pour le produit importé et 1 151,00 DA pour le local. Pour cela, ces patients “harcèlent” à leur tour les médecins traitants pour leur prescrire des “médicaments remboursables”. Pourtant la vignette de ce produit est verte, ce qui signifie qu'il est remboursable. Devant ce dilemme, des médecins concernés ne savent plus quoi prescrire à leurs patients. “Et ce problème ne semble se poser que dans la wilaya de Tizi Ouzou”, s'est étonné le Dr Mesboua, qui exerce en son cabinet à la cité des Genêts, dans la ville de Tizi Ouzou. Cette dame médecin se demande sur quelle base s'appuie l'agence Cnas (Caisse nationale des assurances sociales), pour refuser de rembourser ce médicament, vital pour les hypertendus et “remboursé normalement dans d'autres wilayas du pays ?” Le hic, précise le Dr Mesboua, ce médicament est remboursé quand il s'agit de l'étui à 28 comprimés. Or celui-ci n'existe plus chez les pharmacies, “mais allez comprendre quelque chose dans cette histoire où le remboursement d'un médicament reste pendant, pour de pauvres patients, à la différence de 2 comprimés !”, s'est offusquée notre interlocutrice. Au bureau de paiement de l'agence Cnas à Draâ Ben Khedda, un adjoint du responsable nous indique, laconiquement, que “c'est décidé par les responsables concernés en introduisant ce produit dans la nomenclature des médicaments non remboursables… C'est tout !”, visiblement non disposé à plus d'explications. Par ailleurs, avec la cherté de la vie, l'obligation pour les assurés sociaux à avoir des Comptes courants postaux (CCP) pour les virements de leurs remboursements, “pénalise” d'innombrables malades tant ces derniers éprouvent des difficultés non seulement à joindre les deux bouts, mais encore à récupérer les frais de leurs soins auprès des agences postales de leurs résidences, avec les retards accusés dans les versements des remboursements. Il faut noter également que chaque demande de “nouvel avoir” auprès des bureaux de poste est “chèrement” monnayée pour “ces pauvres gens”, et ce, par DAB (Distributeur automatique de banque) ou par guichet. Dans certaines situations d'urgence ou de malaises subitement, des malades préfèrent renoncer carrément à consulter un médecin en allant acheter directement leur médicament pour le soulagement immédiat, malgré les risques encourus, sachant d'avance que les honoraires de consultations, notamment spécialisées, ne sont plus remboursés depuis l'avènement des carnets Cnas pour l'acquisition de médicaments auprès de pharmacies conventionnées avec la Caisse d'assurance contre paiement de 20% “seulement” du montant de l'ordonnance. Salah Yermèche