Ignorance n Le manque de communication sur les nouvelles dispositions a rendu «incompréhensible» l?application du nouveau tarif de remboursement. Au niveau des officines d?Alger, c?est souvent l?interrogation, voire la consternation des titulaires de cartes de tiers-payant. Un retraité ou un malade chronique qui, jusque-là, n?avait qu?à présenter sa carte à son pharmacien pour prendre sa boîte de médicament, est désormais obligé de payer cash la différence entre le prix de référence et le Prix public algérien (PPA). Prenons le cas du Lopril 50 mg, par exemple, un médicament prescrit aux malades souffrant d?hypertension : il coûte en officine 899DA ; son prix de référence est 313 DA. Donc, le malade est obligé de payer la différence, soit 586 DA. Mais cette différence peut, pour certains médicaments, s?avérer beaucoup plus importante, dépassant quelquefois les 2 000 DA, nous explique un pharmacien de la rue Bab-Azzoun, à Alger. C?est le cas du Captopril, un médicament très demandé par les diabétiques, qui coûte 3 200DA alors que son tarif de référence est 2 200DA. Le malade doit ainsi verser au pharmacien 1 000 DA pour pouvoir prendre son médicament. «Malgré les explications qu?on leur donne, les malades n?arrivent toujours pas à admettre cette obligation de payer en dépit du fait qu?ils jouissent d?une carte de tiers-payant censée leur ouvrir un droit de remboursement à 100%», explique un pharmacien de la place du 1er-Mai, à Alger. «Alors, on les invite à prendre le médicament générique, pour ne pas avoir à payer une grande différence, mais souvent ils refusent en avançant l?argument de la meilleure qualité du traitement qu?ils ont l?habitude de prendre.» «Notre tâche est particulièrement difficile avec les personnes âgées», affirment les pharmaciens, avant de souligner le manque de communication sur les nouvelles mesures. Cette incompréhension risque de se propager aux agences Cnas où se font rembourser les personnes qui ne sont pas affiliées aux pharmacies conventionnées avec la Cnas.