Le ministre allemand des Affaires étrangères est attendu aujourd'hui à Alger. Il sera reçu par le président Bouteflika et son homologue Abdelaziz Belkhadem. Inscrit dans le cadre d'une tournée maghrébine, son séjour dans notre pays est surtout lié à l'affaire des 31 touristes européens, dont 15 Allemands, disparus dans le Sud algérien depuis près de trois mois. “Des efforts pour éclaircir le sort des disparus d'Algérie seront au centre des discussions”, affirme le communiqué du ministère allemand des Affaires étrangères qui a annoncé la visite de Fischer. Berlin qui, à l'instar de Berne et de Vienne, a dépêché des agents de liaison dans son ambassade à Alger, suit de très près le développement de cette affaire. Le déplacement de son chef de la diplomatie est le troisième depuis la disparition des touristes. Se souciant du sort de leurs ressortissants, les autorités allemandes ont offert leur aide pour retrouver les touristes. C'est le chancelier Shroeder qui s'est fait l'écho d'une telle demande, dans une lettre à Bouteflika, la semaine dernière. Or, Alger a refusé. Dans son audition devant la commission de la culture et du tourisme de l'Assemblée populaire nationale, le ministre de l'Intérieur Yazid Zerhouni a affirmé qu'en l'état actuel des choses, les Algériens n'ont pas besoin de cette aide. Démentant la thèse de l'enlèvement et l'existence de négociations avec les ravisseurs, il a affirmé que les recherches sont toujours en cours et qu'aucune piste n'est privilégiée. Le représentant de l'Exécutif a, en revanche, révélé l'existence de plusieurs indices — des vêtements, des messages, des boîtes de conserve et six véhicules abandonnés — sur la route des Tombeaux, au nord de la wilaya d'Illizi, qui laissent penser que les touristes s'y trouvent et seraient encore vivants. Du côté allemand, la piste du rapt est perçue comme une certitude. Dans son édition à paraître aujourd'hui, l'hebdomadaire Focus croit savoir que les ravisseurs auraient demandé à négocier directement avec Berlin, ce que les autorités algériennes auraient catégoriquement refusé. De son côté, le magazine suisse L'Hebdo est également affirmatif. Selon lui, les touristes sont toujours en vie et font l'objet de demande de rançon. Le prix exigé varierait entre 20 et 30 millions d'euros. Toujours d'après ce journal, les militaires algériens voulaient lancer un assaut, il y a 15 jours, mais le gouvernement allemand s'est opposé. S. L.