Certains candidats à l'attentat kamikaze parmi les 33 identifiés récemment par la DGSN et portés sur une liste contenant leurs photos, adresses et dates de naissance, transmise aux différents services sécuritaires et affichée dans des commissariats, se sont rendus aux autorités concernées. Cette idée d'un cadre supérieur de la Sûreté nationale a apporté plus que les fruits escomptés. En donnant le nom et l'adresse et en affichant la photo, c'est toute la famille qui a été impliquée et dans la plupart des cas a joué un grand rôle dans ces redditions. Quant à Hanane qui porte le numéro 33 et donc clôture cette liste macabre, son activité dans les réseaux terroristes n'a pas été finalement prouvée. “Elle est plutôt de mœurs légères, même si elle fréquentait quelques repentis”, apprend-on. 70% des candidats à l'acte suicidaire qui figurent sur cette affiche sont nés après 1977 et sont originaires d'Alger. Essentiellement natifs de Kouba, Hussein-Dey, Bourouba, Aïn Naâdja, Boumerdès, Dellys et Djelfa. Pratiquement issus du même axe régional, ce qui pourrait signifier qu'il existe un réseau actif de recrutement dans cette zone. Cette liste de “bombes humaines” préoccupait au plus haut point les services de sécurité, qui, en dépit de la repentance de quelques-uns de ces potentiels kamikazes ont tenu, ces derniers jours, à renforcer davantage le dispositif sécuritaire pour parer à “toute incursion terroriste” dans la capitale. On précise qu'il n'existe actuellement aucune menace précise et que cette consolidation du maillage sécuritaire, surtout au niveau d'Alger, fait partie des mesures de prévention “qu'on adapte en fonction des conjonctures”. L'organisation de ce type d'attentat ne comprend aucun risque pour les groupes terroristes, puisque le kamikaze s'élimine lui-même. La seule parade demeure donc le renforcement du renseignement indique-t-on. L'expérience algérienne en matière de lutte antiterroriste n'intègre pas les nouveaux éléments introduits par l'acte kamikaze. C'est un phénomène tout nouveau, pour les services de sécurité et des renseignements qui ont adopté des méthodes de travail en amont, faisant de la prévention, le nerf de cette guerre. Non seulement, ils exploitent aux maximum les informations données par les repentis et les terroristes arrêtés, ils infiltrent systématiquement les réseaux de drogue ainsi que les milieux défavorisés, mais tentent également de sensibiliser les autorités concernées, sur la nécessité d'en finir avec les bidonvilles, de multiplier les formations et les actions sociales envers les jeunes. Car, souligne-t-on, le profil des kamikazes n'est aucunement celui d'anciens terroristes. Ce sont des jeunes ne possédant pas de formation idéologique, de passé militant. Le travail de préparation se fait rapidement, quelques mois suffisent. Il ne nécessite pas un savoir technique, mais une docilité, une écoute et une disponibilité du sujet. Puis rapidement, on cherche la médiatisation du ralliement du jeune recru aux réseaux terroristes. “Prenez l'exemple des vidéos du GSPC mis sur le Net. Les visages des chefs et commanditaires du groupe sont couverts, tandis que ceux des kamikazes potentiels sont à découvert. C'est dans le but de les impliquer, pour qu'ils ne fassent pas marche arrière s'ils ont la possibilité”. Cela prouve, explique-t-on la difficulté que trouve le GSPC à recruter actuellement, en plus du tarissement des moyens financiers dont ce groupe terroriste fait part dans ces derniers communiqués N. H.