Le député Lakhdar Rabhi a interpellé, jeudi à l'Assemblée nationale, le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Noureddine Moussa, sur la prolifération des bidonvilles et des constructions précaires. Il s'est enquis auprès de lui des mesures prises par le gouvernement pour éradiquer le phénomène. Le membre du gouvernement a soutenu que ce n'est plus un phénomène mais un “fléau” tant la situation, cumulée depuis la période coloniale, s'avère inextricable malgré les efforts de l'Etat. “Le phénomène ne se restreint pas à Alger. Il existe dans toutes les agglomérations, grandes ou petites”. Il a évoqué l'absence de rigueur des autorités compétentes pour faire respecter les règles d'architecture et d'urbanisme. “Le président de la République a donné des instructions fermes pour enrayer l'habitat précaire”, a rappelé le ministre. À cet effet, une batterie de lois est prévue. Quelques-unes ont déjà été promulguées, comme celle qui porte obligation aux auto- constructeurs d'achever leurs bâtisses. “Quand on dépense des millions pour construire, on peut rajouter un peu d'argent pour ravaler les façades”, a-t-il lancé. Pour sa part, le gouvernement a dégagé 300 milliards de dinars pour la réhabilitation des quartiers dégradés. 15 milliards de dinars sont destinés à l'éradication des bidonvilles. 20 000 appartements ont été réservés au relogement des familles résidant dans des centres de transit. 30 000 autres unités sont inscrites dans un plan d'urgence répondant au même objectif. “Nous excluons des listes de futurs attributaires toutes les personnes qui ont déjà bénéficié d'une aide de l'Etat pour accéder à un logement”, a-t-il précisé. Le souci est d'éviter également, selon le représentant du gouvernement, que des gens réoccupent des bidonvilles, vidés de leurs anciens habitants, dans l'espoir d'obtenir un logement socio-locatif. Noureddine Moussa a révélé que le Pdau (Plan directeur d'aménagement et d'urbanisme) d'Alger sera révisé. En tout, 300 Pdau sont en phase d'étude afin d'intégrer les terrains sur lesquels étaient implantés les habitations précaires, dans les zones urbanisables. S. H.