La ministre déléguée à la Réforme financière, Mme Fatiha Mentouri, a estimé, jeudi passé, que l'octroi d'agrément à d'autres banques étrangères devrait “marquer une pause” dans un contexte où la place bancaire algérienne est devenue “plus sélective”. Dans un entretien à la Radio nationale, la ministre a tenu à préciser que la question de l'agrément des banques relève des prérogatives de la Banque d'Algérie. S'exprimant sur les nombreuses demandes d'agrément des banques déposées actuellement pour examen au niveau de la Banque centrale, Mme Mentouri a considéré qu'à un certain moment, une “pause” serait nécessaire et qu'il faudrait “déterminer le nombre optimal de banques à installer sur une place bancaire, et ce, en fonction du niveau de développement”. Cependant, a-t-elle tenu à préciser, “une pause ne veut pas dire un arrêt'”. À propos des banques étrangères installées en Algérie, la ministre a relevé qu'une position d'“expectative” avait été adoptée par ces dernières au début de leurs activités, puisqu'elles n'avaient pas développé de nouvelles gammes de produits ni de réseaux, mais attendaient plutôt la privatisation d'une banque pour engranger son réseau d'agences. Mais depuis peu, a-t-elle ajouté, il est constaté de la part de certaines de ces banques la mise en place d'une véritable stratégie d'implantation en Algérie et une volonté d'accompagner le développement des entreprises. Interrogée sur le marché boursier national, la ministre a encore relevé la grande faiblesse de son niveau de capitalisation lequel représente à peine 0,1% du PIB. Elle a, cependant, jugé que la réhabilitation de la Bourse d'Alger nécessiterait également la révision du rôle de la Commission d'organisation et de surveillance des opérations boursières (Cosob). Sur ce point, elle a suggéré que les changements à apporter aux prérogatives de la Cosob doivent permettre à cette dernière d'avoir un “droit de regard” sur la nomination des commissaires aux comptes auprès des entreprises et d'astreindre ces derniers au “devoir d'alerte” pour informer cette institution boursière en cas d'anomalies dans les comptes des entreprises.