Le parti du pouvoir, Russie unie, a convoqué, hier, son grand congrès annuel, avec comme enjeu la nomination de Vladimir Poutine à la tête de cette formation majoritaire au Parlement et son maintien en “numéro un” du pays après son départ du Kremlin dans trois semaines. Réunissant des centaines de délégués venus de tout le pays, le “9e congrès” annuel de ce parti critiqué comme l'héritier du PC soviétique a débuté dans l'après-midi, à deux pas du Kremlin. Au programme : “La participation du parti à l'élaboration de la stratégie socio-économique de développement de la Russie jusqu'en 2020.” Mais tous les regards sont déjà tournés vers le discours de Vladimir Poutine prévu aujourd'hui. Il doit, en effet, annoncer s'il accepte de prendre la tête du parti, à trois semaines de son remplacement au Kremlin par Dmitri Medvedev et de sa propre nomination comme Premier ministre. “Dans ce cas, une nouvelle configuration du pouvoir exécutif et législatif va apparaître pour notre pays”, a pronostiqué le chef du comité exécutif central du parti, Andreï Vorobev, dans une interview au journal Vremia Novosteï hier. Cette nouvelle architecture prévoit un président affaibli doublé d'un Premier ministre fort, à l'autorité renforcée par sa position de chef d'un parti ayant la majorité absolue au Parlement. Ce nouveau système dans lequel Russie unie aurait un rôle central suscite déjà des comparaisons avec le parti communiste de l'époque de l'URSS, dont le secrétaire général était de facto numéro un du pays. “Vladimir Poutine va quitter son poste de président, mais il restera le leader moral du pays et du parti”, s'est enthousiasmé ainsi hier dans Izvestia le politologue proche du Kremlin, Gleb Pavlovski. Avant les législatives de décembre 2007, pour lesquelles Vladimir Poutine était tête de liste de Russie unie — sans en être membre —, une campagne médiatique avait été organisée afin de l'ériger en “leader national”. Sera-t-il “président” à la place de Boris Gryzlov, président de la Douma, chambre basse du Parlement ? Ou restera-t-il en dehors des arcanes du parti, afin de conserver intacte son image de “leader moral” ? À moins qu'il ne prenne la tête du “praesidium du conseil général”, le centre décisionnel du parti, selon les pronostics de Nikolaï Levitchev, député du parti Russie juste (proche du pouvoir), rapportés par le journal populaire Tvoï Den hier. R. I./Agences