Les premières indications liées à l'opération dans les zones rurales de la région font état que les ruraux sont réticents et refusent de communiquer avec exactitude leurs biens, meubles et immeubles, de crainte d'être pénalisés par les services des impôts et autres. Le coup de starter du recensement général de la population et de l'habitat a été donné. Cette opération a été précédée par plusieurs autres actions susceptibles de lui garantir le succès ou, du moins, lui permettre d'atteindre l'objectif assigné. Ainsi, la préparation a été entamée depuis plus d'une année et ce, à tous les niveaux avec, à chaque fois, des séances d'évaluation du travail accompli étape après étape. À l'échelle communale, le travail de base, qui a consisté à définir le territoire en districts et en îlots, a été effectué par des agents administratifs et techniques. Cette phase a été suivie par la formation des contrôleurs et des agents recenseurs désignés pour accomplir cette tâche ardue, complexe, difficile, mais très importante pour l'élaboration de la nouvelle cartographie des communes. Dans ce contexte, et en dépit de la courte formation dont ils ont bénéficié, les recenseurs sont confrontés à la réalité du terrain car ils se retrouvent seuls pour assumer la mission qui leur est confiée. D'un côté, ils sont astreints par l'administration à écourter leur journée de travail afin de communiquer à la tutelle les résultats enregistrés, et de l'autre, ils se retrouvent face à des cas particuliers inattendus, les incitant à solliciter le concours des formateurs pour les résoudre. Dans de telles circonstances, l'opération risque de ne pas s'achever dans les délais impartis, d'autant plus que les us et coutumes des populations varient d'une région à une autre. Dans le même ordre d'idées, se profile l'absence de sensibilité des ménages, principaux concernés, et de la collaboration desquels dépend le succès de toute l‘opération. Si dans les grandes villes, les chefs de ménage sont avertis la veille du passage des recenseurs, ce n'est pas le cas en zones rurales dominées par des populations non cultivées et où les pères de famille sont souvent absents la journée pour raison de travail, voyage et autres motifs, des déplacements qui entravent la continuité de la tâche des agents. En outre, il y a la réticence des ruraux qui refusent de communiquer aux recenseurs les informations exactes, notamment s'agissant des biens, meubles et immeubles, ou de leur situation sociale exacte car dans leurs pensées, ces informations risquent de les pénaliser (impôts, Cnas, travail). A. B.