L'attentat-suicide au camion piégé commis lundi dernier dans le nord de la Tchétchénie a fait 54 morts, un chiffre qui risque d'augmenter encore compte tenu d'un nombre important de blessés graves, selon un nouveau bilan donné, hier, par l'administration locale. Le chef de l'administration tchétchène pro-russe, Akhmad Kadyrov, cité par l'agence Itar-Tass, a précisé que “les morts étaient dans leur grande majorité des civils”. Parmi les morts, il y a 22 femmes et 7 enfants, a indiqué le chef du gouvernement tchétchène pro-russe, Anatoli Popov, cité par Itar-Tass. Soultan Akhmetkhanov, chef du district Nadterechny, où l'attentat a été perpétré, cité par l'agence Ria Novosti, a annoncé la fin des opérations de secours, ajoutant que 199 personnes ont été blessées dont 57 restent dans un état grave. Akhmad Kadyrov a ordonné d'annuler pendant trois jours tous les divertissements dans la République et a promis des compensations aux familles des victimes de l'attentat, selon Ria Novosti. Vingt-trois familles sont restées sans logement après cet attentat qui a détruit leurs maisons, a dit M. Popov. Selon le ministère des Situations d'urgence, cité par l'agence Interfax-AVN, 86 personnes sont encore hospitalisées, alors que 23 autres ont été retirées vivantes de sous les décombres des bâtiments administratifs détruits par la gigantesque explosion dans le bourg de Znamenskoïe. Un précédent bilan, hier, faisait état de 52 morts, et les autorités avaient indiqué lundi soir que plus de 260 personnes avaient été blessées. Le vice-procureur général russe, Sergueï Fridinski, cité par l'agence Interfax, a déclaré que ses services avaient “établi le cercle des suspects”, et menaient des opérations en vue d'identifier et arrêter les coupables. Cet attentat à l'explosif, qui n'a pas été revendiqué, visait des bâtiments administratifs. C'est l'attentat le plus sanglant en Tchétchénie depuis celui perpétré à Grozny, la capitale tchétchène, en décembre dernier contre un bâtiment de l'administration tchétchène qui avait fait environ 80 morts. Cet attentat avait été revendiqué par le chef de guerre de la fraction la plus radicale des indépendantistes tchétchènes, Chamil Bassaïev. Le procureur, Sergueï Fridinski, a laissé entendre qu'il disposait d'informations selon lesquelles l'attentat de lundi dernier n'avait pas été commis “par les mêmes personnes, mais qu'il y avait un lien entre eux”. Akhmad Kadyrov a déclaré qu'il avait ordonné “une enquête sévère dans les services chargés de la sécurité et du maintien de l'ordre”. “Il y a beaucoup de questions : d'où est venu ce camion ? Comment a-t-il pu éviter les nombreux postes de contrôle et arriver aussi près des bâtiments de l'administration locale ? Pourquoi cet attentat a été possible à Znamenskoïe, l'endroit le plus calme de la République”, a-t-il dit.