À l'approche des élections législatives prévues demain, un train bondé de voyageurs a été la cible, hier matin dans le sud de la Russie proche de la Tchétchénie, d'un attentat suicide attribué à une femme kamikaze tchétchène. Le dernier bilan donné par les autorités russes fait état de 36 morts et d'environ 150 blessés. L'explosion a eu lieu juste avant 8h locales (5h GMT), alors que le convoi se trouvait devant la gare de Yessentouki. Le ministre de l'Intérieur, Boris Gryzlov, a juré de retrouver les auteurs. “Le sol brûlera sous leurs pieds”, a-t-il dit. (...) “Ces bêtes sauvages ne seront plus jamais en sécurité.” Pour leur part, les services du procureur général de Russie ont ouvert une enquête pour établir si l'attentat visait à désorganiser le scrutin législatif de demain. Les services secrets FSB (ex-KGB) ainsi que le ministère de l'Intérieur ont indiqué qu'une femme semblait avoir activé une bombe, dont l'explosion a brisé en deux le deuxième wagon du train. La chaîne de télévision publique Rossiya a montré des images du wagon réduit à un amas de ferrailles tordues ainsi que des lignes électriques endommagées, même si le convoi est toujours sur les rails. “Le train roulait, puis il y a eu une explosion accompagnée de fumée et de cendres”, a raconté un témoin devant les caméras de télévision. “La déflagration s'est produite à l'intérieur du compartiment.” La télévision a également parlé de deux femmes transportant une charge explosive dans un sac bourré de boulons et autres objets métalliques. Un avion-cargo transportant des secouristes et du matériel de décarcération a quitté Moscou pour renforcer les équipes sur place. L'explosion a eu lieu dans la région de Stavropol, au nord de la Tchétchénie où les maquisards séparatistes se battent depuis plus d'une décennie contre l'armée russe. Ainsi, après une accalmie qui a duré quatre mois, la terreur revient sur le devant de la scène russe. Pour rappel, le dernier attentat terroriste avait dévasté l'hôpital militaire de Mosdok dans le Caucase russe le 1er août dernier, lorsqu'un camion piégé avait forcé l'enceinte du centre hospitalier. Il y eu cinquante morts et plus de quatre vingt blessés. Pour rappel, l'attentat avait été revendiqué par le leader tchétchène Chamil Bassaïev. L'attentat survient deux jours avant des élections qui devraient consolider le pouvoir du président, Vladimir Poutine, qui a promis de réprimer avec fermeté le séparatisme tchétchène. C'est la seconde attaque de ce genre en trois mois visant cette voie ferrée reliant deux stations thermales du sud de la Russie. En septembre, une explosion avait dévasté un train de banlieusards dans cette même région de Stavropol, tuant aux personnes. Mais, à l'époque, les autorités n'avaient pas mis en cause les rebelles tchétchènes. Les groupes tchétchènes les plus extrémistes ont recours aux attentats suicide, généralement perpétrés par des femmes kamikazes. K. A./ Agences