En attendant la présidentielle, prévue le 14 mars 2004, le président russe espère remporter une majorité absolue à la Douma pour bien asseoir sa domination politique et économique sur la Russie. Cent dix millions d'électeurs sont appelés aux urnes aujourd'hui pour renouveler les 450 sièges du parlement russe. Edinaïa Rossia, le parti politique allié du Kremlin semble bien parti pour assurer à Vladimir Poutine un règne sans contestation pour son prochain mandat présidentiel, qui lui paraît promis à voir son extraordinaire taux de popularité (80%), élevé au sommet après ses décisions dans l'affaire Ioukos. Les actions populistes annoncées par son ministre de l'intérieur et néanmoins chef du parti Edinaïa Rossia, Boris Gryzlov, ont constitué la réponse du président russe aux critiques lui reprochant son manque d'action dans les affaires de corruption. Des arrestations en série ont touché au plus haut niveau la police et l'administration. Le parti de Gryzlov, véritable support de Poutine, est crédité de 30% des suffrages contre 14% environ à son principal rival, le parti communiste, qu'il arrivait tout juste à égaler, il y a encore quelques mois seulement. Vladimir Poutine table également sur le soutien des administrations locales dans les différentes régions de la vaste Russie, pour s'assurer un très bon score dans le scrutin proportionnel. Le patron du Kremlin pourrait également voir sa position par la disparition de la Douma des représentants de trois partis politiques gênants. En effet, les défenseurs des valeurs libérales et l'union des forces de droite et Iabloko, qui n'arrivent pas à s'entendre sur la stratégie à adopter, risquent de quitter le parlement s'ils se présentent aux élections en rangs dispersés. Ainsi, tout semble concourir à une victoire éclatante des pro-poutine, à moins d'une catastrophe. Celle-ci se traduirait par un fort taux d'abstention ou “le vote contre tous” en signe de désillusion face aux rumeurs faisant état d'un scrutin joué d'avance. C'est ce que redoute le clan du Président. Selon le politologue russe Iouri Kourgouniouk, une victoire absolue de l'Edinaïa Rossia aboutirait à “une Douma plus docile que la précédente et le parlement disparaîtra en tant qu'unité politique pour n'être plus que décoratif”. Poutine passera aisément toutes ses réformes sans opposition aucune et méritera le titre de “tsar” de Russie. Il y a lieu de relever cependant que le problème tchétchène revient au-devant de la scène avec l'attentat suicide de vendredi passé, qui a coûté la vie à une quarantaine de personnes. L'ombre de la Tchétchénie planera sans aucun doute sur ces législatives. Les hommes politiques russes, particulièrement le ministre de l'intérieur, n'ont pas tardé d'ailleurs à multiplier les déclarations hostiles aux terroristes, dès l'annonce de la nouvelle de l'attentat, en se gardant toutefois de désigner du doigt les Tchétchènes. Pour Moscou, la situation en Tchétchénie est normalisée depuis l'élection présidentielle dans ce pays en octobre dernier, remportée par l'homme de confiance de Poutine, Akhmad Kadyrov. K. A. Attentat dans un train russe 41 morts et 170 blessés L'attentat à l'explosif à bord d'un train, vendredi dans le sud-ouest de la Russie, non loin de la Tchétchénie, a fait 41 morts, selon le dernier bilan des autorités médicales locales hier matin. L'attentat à fait “41 morts, plus de 170 blessés hospitalisés, dont 21 dans un état grave”, selon un porte-parole des autorités locales, interrogé par téléphone hier matin. Le puissant engin explosif, apparemment actionné par un kamikaze, a coupé en deux le deuxième wagon d'un convoi à destination de Mineralnye Vody, qui approchait de la gare de la ville d'Essentouki.