Le très lourd bilan de l'explosion de trois voitures piégées, dans un quartier résidentiel de la capitale saoudienne Riyad, lundi, en fin de soirée, a ébranlé l'Amérique. Le réseau Al-Qaïda est montré du doigt par Colin Powell dont la visite en Arabie Saoudite coïncidait avec l'attentat. Selon un haut responsable de l'ambassade américaine à Riyad, il s'agit de trois attentats suicide perpétrés à l'aide de voitures par des kamikazes, tous tués dans l'opération et dont le nombre s'élèverait à neuf, à l'est de la ville, dans un quartier résidentiel. Les explosions avaient visé les complexes résidentiels Al Hamra et Al Djadaoual ainsi qu'un complexe où sont logées les familles des employés de la société américaine Vinnell. Les spécialistes de cette entreprise sont chargés de former la garde nationale saoudienne commandée par le prince héritier Abdallah Ben Abdelaziz. “Les trois explosions sont des opérations-suicides, qui sont sans précédent dans le royaume”, a affirmé le ministre saoudien de l'Intérieur, le prince Nayef Ben Abdelaziz. Il n'a pas hésité à désigner les auteurs de l'attentat, qui feraient partie d'une cellule terroriste découverte la semaine dernière, appartenant au réseau Al- Qaïda. Le ministre saoudien a ajouté que les victimes étaient toutes des civils, et a pris le soin de préciser qu'il n'y avait pas de responsables américains parmi elles. Les autorités saoudiennes ont annoncé qu'elles traquaient “19 terroristes, dont des Saoudiens, liés à Al-Qaïda et qui préparaient des actes terroristes”. L'un de ces 19 terroristes s'est rendu, selon les services de sécurité d'Arabie Saoudite et a “fourni des informations qui sont toutefois fragmentaires”. Un quotidien saoudien avait rapporté la semaine dernière, la traque de ce groupe. Il avait annoncé que les autorités saoudiennes avaient saisi dans une maison où résidaient les terroristes, 55 grenades, 377 kg d'explosifs, 2 545 balles de différents calibres, 7 fusils mitrailleurs kalachnikov, plus de 80 chargeurs et du matériel de communication. La piste d'Al-Qaïda est également pointée du doigt par le secrétaire d'Etat US aux affaires étrangères, qui se trouvait en visite officielle à Amman (Jordanie) au moment des faits avant de rallier hier l'Arabie Saoudite où il devait se rendre sur les lieux du drame. “Les explosions portent la signature d'Al-Qaïda”, a déclaré Colin Powell dans la capitale jordanienne au cours d'une conférence de presse. Il a fermement condamné l'attentat terroriste de Riyad, en affirmant que “le terrorisme est un phénomène global que nous devons tous combattre. Les Etats-Unis ne se laisseront pas dissuader de poursuivre le combat”. Concernant Al-Qaïda, le chef de la diplomatie américaine dira : “elle a été affaiblie mais pas détruite. Elle peut toujours frapper. C'est toujours une menace pour le monde. La guerre continue, nous avons fait des progrès mais elle n'est pas terminée.” Redoutant ce genre d'événements, le département d'Etat US avait diffusé un avertissement aux citoyens américains, leur déconseillant les voyages non indispensables en Arabie Saoudite, en s'appuyant sur des informations de services de renseignements selon lesquelles des groupes terroristes seraient en phase finale de préparation d'attentats contre la communauté américaine. Cet appel a été lancé quelques heures seulement après l'attentat qui avait visé un Américain travaillant dans une base maritime saoudienne. K. A.