Provocation Alors que trois des quatre victimes ont été identifiées, un communiqué est venu lever le doute sur les responsables. Les «Brigades des Haramaïn», un groupe extrémiste lié à Al-Qaîda, a revendiqué ce jeudi matin, dans un communiqué publié sur un site internet islamiste, la responsabilité de l?attentat à la voiture piégée ayant fait 4 morts et 145 blessés hier à Riyad. «Les Brigades des Haraïman dans la péninsule arabique a réussi à faire exploser le siège du commandement des forces d'intervention et de lutte antiterroriste relevant du ministère de l'Intérieur», lit-on dans ce communiqué. Les «Brigades des Haramaïn» (la Grande Mosquée de La Mecque et la mosquée du Prophète à Médine) s'étaient manifestées à plusieurs reprises en 2003 pour revendiquer des attaques contre des officiers de police. Le ministère de l'Intérieur saoudien a indiqué, ce matin, avoir identifié trois des quatre victimes tuées la veille par l'attentat commis devant le quartier général des forces de sécurité à Riyad : un colonel de police, un fonctionnaire civil, et une fillette syrienne de 11 ans. L'attentat, qui s'est produit non loin d'un complexe résidentiel de la Garde royale et du ministère des Affaires étrangères, est le premier à viser des bâtiments officiels, ceux perpétrés en mai et novembre 2003 à Riyad ayant pris pour cible des complexes résidentiels occupés notamment par des expatriés. Le ministre de l'Intérieur, Nayef Ben Abdel Aziz, dont les services sont sur le qui-vive depuis plusieurs mois dans leur traque des islamistes radicaux et des sympathisants d'Al-Qaîda, a révélé que d'autres attentats avaient été récemment déjoués dans le royaume. «Nous avons mis en échec, durant les derniers jours, des tentatives d'actes terroristes non annoncés beaucoup plus nombreuses que vous ne pouvez l'imaginer», a affirmé le ministre à des journalistes qui l'accompagnaient dans sa visite à l'hôpital. Plusieurs véhicules bourrés d?explosifs ont été trouvés ces derniers jours. Ayant attribué l'explosion à «des cellules terroristes», le ministre a affirmé sa détermination à les éradiquer. Le prince héritier Abdallah Ben Abdel Aziz a, lui aussi, promis d'éradiquer le terrorisme du royaume, lors d'un entretien téléphonique avec le dirigeant palestinien Yasser Arafat qui l'a appelé pour dénoncer l'attentat. Celui-ci s'est produit alors que le secrétaire d'Etat adjoint américain Richard Armitage se trouvait à Riyad dans le cadre d'une tournée régionale. L'attentat de mai 2003 avait eu lieu alors que le secrétaire d'Etat américain Colin Powell arrivait en visite officielle dans la capitale saoudienne. Jeudi dernier, les Etats-Unis ont annoncé qu'ils allaient demander au personnel diplomatique américain non essentiel de quitter l'Arabie saoudite, en raison de craintes pesant sur la sécurité de leurs ressortissants.