La paix revenue, les responsables du tourisme en Algérie se lancent dans une opération séduction à l'étranger pour redorer l'image du pays et convaincre les touristes. Longtemps considérée, comme le coupe-gorge des étrangers qui osaient s'y aventurer, l'Algérie était devenue la destination maudite des touristes. Il faut avouer son image lors de la décennie noire du terrorisme, elle n'offrait que le visage d'un pays à sang et à feu. L'Algérie ne s'invitait dans les foyers des pays étrangers que par le biais des journaux télévisés qui rapportaient les massacres atroces et autres tueries et attentats. Aujourd'hui que la paix est revenue, les responsables du secteur du tourisme mettent les bouchées doubles pour redorer l'image du pays et convaincre les voyagistes à proposer “la destination Algérie”. C'est ainsi que naquit l'idée d'ouvrir dans les principales villes européennes, une devanture touristique : la Maison Algérie ou Dar El-Djazaïr. Il s'agit en réalité d'une véritable façade de l'Algérie à l'étranger et dont le personnel formé à cet effet sera chargé, entre autres, de donner au visiteur un avant-goût de l'Algérie pour le pousser à visiter le pays. Ces maisons auront pour rôle de faire un travail de marketing de proximité auprès des candidats au tourisme et notamment la communauté algérienne à l'étranger. Pour réaliser ce projet, le ministère de l'Environnement, de l'Aménagement du territoire et du Tourisme a engagé des pourparlers avec les responsables de la compagnie aérienne Aigle Azur et avec les patrons des grands hôtels en Algérie, afin d' arrêter une stratégie commune pour drainer les touristes étrangers. La compagnie aérienne et les hôteliers ont donné leur accord en décidant de baisser de manière significative leurs tarifs pour les rendre concurrentiels avec ceux pratiqués dans les autres pays de la Méditerranée. “Nous ne pouvons inviter les touristes avec des billets d'avion et des nuitées d'hôtel coûtant très cher”, affirme M. Arezki Idjerioudène, P-DG d'Aigle Azur. Les agences de voyages algériennes ne sont pas en reste puisqu'elles sont chargées de proposer des circuits pour les commercialiser en Europe. Dans un premier temps, trois “maisons Algérie” seront inaugurées à Paris et cette opération concernera ensuite les autres capitales du Vieux Continent. Chérif Rahmani, ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du territoire et du Tourisme a tenu à rappeler l'importance de ce redéploiement en Europe en premier lieu et dans le monde entier ensuite. “Nous tenons à développer le tourisme au Sud qui reste une destination attractive, mais aussi au Nord. Nous devons parvenir à drainer les touristes et pour cela, nous allons les trouver là où ils vivent”, explique le ministre. Ce dernier met l'accent sur l'image de l'Algérie à l'étranger, ainsi il invite les responsables du secteur du tourisme à agir pour redonner au pays sa véritable place dans le concert des nations. Il affirme qu'il n'y a qu'un seul secteur du tourisme en Algérie, car “publiques ou privées, les agences de voyages sont chargées de relever ce défi”. Pour le premier responsable du tourisme, il faut faire revenir les touristes en Algérie, car en plus des devises que cela rapporte, il s'agit aussi de faire découvrir aux jeunes émigrés, le pays de leurs aïeux. Saïd Ibrahim