Le nombre d'enquêtes contre des soldats israéliens soupçonnés d'exactions contre des Palestiniens a augmenté de 130% en 2007 par rapport à 2006, a indiqué hier une organisation israélienne de défense des droits de l'Homme. En 2007, 351 enquêtes ont été ouvertes contre des soldats soupçonnés de s'être livrés à des délits contre des personnes ou des biens dans les territoires palestiniens, contre 152 l'année précédente, a précisé un rapport de Yesh Din, sur la base de données fournies par l'armée. Parmi ces délits figurent des tirs violents, les consignes données aux soldats, les violences physiques, les pillages et autres exactions contre des propriétés. Depuis le déclenchement de la seconde Intifadha en septembre 2000 jusqu'en avril 2008, 140 enquêtes ont débouché sur des inculpations. Sur ce total, sur 110 cas, les soldats ont été reconnus coupables, tandis que sur 20 cas, les militaires impliqués ont été acquittés et 10 dossiers étaient en cours d'examen. Le rapport souligne la difficulté pour les enquêteurs de la police militaire de localiser les suspects. “Cette difficulté est devenue particulièrement claire l'an dernier lorsque les poursuites ont été abandonnées dans 158 cas sur les 351, alors qu'en 2006, l'armée n'est pas parvenue à repérer des suspects que dans 33 cas sur 152”, déplore le rapport. Yesh Din a également établi un classement parmi les unités les plus impliquées dans les exactions anti-palestiniennes en précisant que les soldats de la brigade Kfir, composée de 6 bataillons déployés en Cisjordanie, ont été impliqués dans 66 affaires devant la Brigade des parachutistes (52 cas).“Notre index permet désormais aux commandants des brigades et des bataillons de prendre les mesures administratives et éducatives pour réduire le nombre de délits commis par leurs soldats contre des Palestiniens”, a ajouté le rapport. R. I./Agences