S'il est vrai que le wali d'Alger est connu de la presse comme un homme plutôt réservé en matière de communication, il n'en demeure pas moins que l'ambition qu'il nourrit pour les grands projets de la capitale paraît presque démesurée. C'est au jardin d'Essais d'El-Hamma que nous l'avons fortuitement rencontré en compagnie de quelques-uns de ses collaborateurs. Il était venu s'enquérir de l'état d'avancement des travaux de réaménagement destinés à redonner à cet établissement la place qu'il a perdue depuis des décennies. Il faut dire que ce que d'anciens appellent “le poumon d'Alger” constitue le dada de Mohamed-Kébir Addou. Des visites fréquentes et inopinées pour mettre la pression sur les entreprises en charge des travaux. “Ce n'est que de cette manière que nous pourrons espérer de bons résultats”, répond-il à notre question de savoir pourquoi il est souvent sur les lieux. Fermé au public depuis plusieurs années déjà, le jardin d'Essais d'El-Hamma est, en effet, en train de se refaire une santé. Rien n'a été laissé au hasard. Dès l'entrée nord, la villa Laïmèche et la villa du Jardin frappent l'œil averti. Le visiteur a de quoi admirer dans ces deux belles architectures, style colonial et style mauresque, dont l'entreprise restauratrice a superbement exécuté les moindres traits. Elles serviront l'une et l'autre à recevoir les invités de marque et les visiteurs en quête d'histoire puisqu'un musée y sera installé. Côté botanique, le jardin a renoué avec les milliers d'espèces de plantes et de fleurs soigneusement entretenues par des mains expertes qu'elles se trouvent dans le jardin anglais, français ou carrément dans le carré botanique. Les longues allées se croisent mais ne se ressemblent pas. La rigueur n'est, pour l'instant pas un vain mot. Le kiosque (cafétéria), la crèche, les sanitaires, les bancs tout neufs n'attendent plus que les usagers. Le bassin regorge de poissons rouges. L'école d'horticulture est en plein chantier. Le zoo, quant à lui, sera renforcé par une faune qui tarde, certes, à arriver pour des modalités conventionnelles qui régissent le transfèrement d'animaux. En somme, l'ouverture de ce jardin avant l'été replongera les nostalgiques dans leur tendre enfance en espérant, bien sûr, que les visiteurs prendront conscience des efforts déployés pour rendre à ces lieux leur statut. Sentant au cours de cette promenade, au demeurant très agréable, que le premier responsable de la wilaya était réceptif, nous dégoupillons la discussion avec d'autres volets et tout particulièrement les grands projets structurants comme la PDAU, la baie d'Alger, le plan lumière, les facultés de médecine et de droit, les fameuses percées haussmaniennes qui vont de Riad El-Feth à la mer, les stades de Sidi Moussa et Douéra et beaucoup d'autres questions relatives entre autres à l'éradication des bidonvilles et au vieux bâti. Au fil des réponses, nous découvrons un homme plein d'idées. Il veut tout faire. Avec art surtout. Ce n'est plus le responsable qui parle mais un connaisseur qui sait d'où il vient et où il va. Les projets en question, il veut les terminer même si les aléas ont quelque peu causé du retard mais le train est en marche. Ainsi l'aménagement de la baie d'Alger trouve son opportunité dans le cadre de la volonté de retisser les liens entre la capitale et la mer. Elle repose sur deux principaux objectifs : privilégier une approche de proximité et favoriser une approche par le haut pour contribuer à faire d'Alger une ville de grand standing par référence aux autres grandes métropoles de la Méditerranée. La réalisation d'un plan de lumière consiste à assurer un éclairage cohérent, faire émerger l'identité de la capitale et rehausser le patrimoine architectural. Ce plan s'articule sur trois volets : la mise à niveau de l'éclairage fonctionnel, 86 sites seront réhabilités dans l'hypercentre y compris La Casbah, la mise en lumière de sites et édifices importants, soit 31 sites concernés, la décoration lumineuse. Les travaux concernant la réalisation de la faculté de médecine à Châteauneuf sont en cours. Pour la faculté de droit, dans le quartier de Saïd-Hamdine, le lancement des travaux se fera incessamment. Deux soumissionnaires, une entreprise chinoise et une entreprise turque. Le lycée international d'Alger a finalement été pris en charge par la société chinoise CSCEC. Ce sont là quelques sujets abordés avec le wali d'Alger qui prévoit une sortie avec les gens de la presse dans peu de temps. ALI Farés