L'accès au crédit bancaire reste pour la PME en Algérie un problème majeur. C'est l'un des premiers obstacles à la création, au développement et à l'épanouissement de la PME. C'est sous cette problématique que le Conseil national consultatif pour la promotion des PME (CNC-PME) organisera demain à Ghardaïa un atelier sur “les instruments de financement de la PME et l'expérience espagnole”. Cet atelier, initié par la commission économique et financière du CNC-PME avec le soutien de la fondation Cirem et de l'Agence espagnole de coopération internationale (AECI), vient inaugurer un cycle de rencontres sur la problématique du financement de la PME en Algérie, un sujet, du reste, récurrent et une préoccupation majeure pour les patrons d'entreprises dont beaucoup continuent à se plaindre des réticences qu'affichent à leur égard les banquiers. De leur côté, ces derniers justifient l'insuffisance de leur “engagement” dans le financement de la PME par l'insuffisance des fonds propres, le manque de garantie et le niveau de risque élevé. Le taux d'échec avoisinerait 30 à 40% en matière de financement de création d'entreprises. Les dispositifs mis en place par les pouvoirs publics consistent, pour la plupart, en une garantie supplémentaire présentée par l'Etat. Cette garantie des crédits bancaires semble toujours insuffisante pour les banquiers qui restent, eux, “souverains” dans leurs décisions. Et pourtant, les instruments de garantie mis en place en vue de rassurer les banquiers contre l'insolvabilité des PME, offrent parfois une réelle couverture du risque. Jugeons-en : la garantie du crédit de la part du FGAR ou de la CGCI-PME peut couvrir, parfois, jusqu'à 80% des pertes éventuelles qu'auraient à supporter les banques. Mais rien n'y fait : même pas la création du nouveau fonds d'investissement à capitaux publics, prévue dans la loi de finances pour 2008. Ces dispositifs ont été mis en place avec l'appui d'une expertise internationale et le concours du programme européen Meda. Ce système de garantie des crédits d'investissement des PME devait permettre aux banques et autres établissements financiers, de bénéficier d'une couverture du risque plus importante que celle fournie par les sûretés habituelles en termes de délais de mobilisation et de coût. Il semblerait également que des éléments d'ordre sociologique comme le fait que la PME algérienne soit essentiellement de type familial (family business) ne plaide pas en faveur d'une plus grande prise de risque de la part des banques. D'autant que le secteur informel rend les banquiers beaucoup plus suspicieux. Selon le président du Conseil national consultatif pour la promotion des PME (CNC-PME), M. Zaïm Bensaci, joint hier par téléphone, la rencontre de demain à Ghardaïa devrait permettre, à la lumière de l'expérience espagnole, de proposer enfin des mesures concrètes à mettre en œuvre par les pouvoirs publics afin de promouvoir la création et le développement de la PME en Algérie. Salim KOUDIL