En réponse à la circulaire n°7 du Chef du gouvernement, le ministre des Ressources en eau a annoncé que le prochain programme sectoriel quinquennal 2009-2013 sera soumis au Conseil de gouvernement entre décembre 2008 et janvier 2009. Le ministre des Ressources en eau, M. Abdelmalek Sellal, a une nouvelle fois écarté toute décision d'augmenter le prix de l'eau potable pour inciter les citoyens à réduire leur consommation d'eau et à éviter la déperdition de ce précieux liquide. “Je ne suis pas de ceux qui pensent qu'il faut augmenter le prix. Ce n'est pas ça qui va régler le problème”, a-t-il affirmé hier lors du regroupement national des cadres de son secteur au siège du ministère. Tout en avouant son penchant pour une action de sensibilisation des citoyens sur une gestion économique de l'eau, M. Sellal a préconisé d'assurer “un service permanent de l'eau”, suffisant, d'après lui, pour pousser le citoyen à consommer moins. Le citoyen algérien, d'après lui, a “un régime de consommation des pays développés”. À titre indicatif, la moyenne de consommation du citoyen algérois atteint, selon les estimations du ministère, 165 litres/jour/habitant, alors que celle du Tunisois et du Parisien ne dépasse pas, respectivement, 125 et 147 litres. M. Sellal a donc considéré qu'il y a “un effort particulier” à fournir pour sensibiliser l'Algérien sur cette question. Dans cet ordre d'idées, l'orateur a estimé qu'une gestion économique de ce produit rend indispensable une action de lutte contre le phénomène des déperditions en raison de la vétusté des réseaux d'AEP. M. Sellal, qui a annoncé que près de 10 000 fuites ont été réparées l'année dernière et que le temps d'intervention des équipes a été considérablement réduit, a tout de même reconnu l'existence parfois d'un “je m'en-foutisme quelque part”. Allusion au laisser-aller constaté à plusieurs reprises dans la réparation des fuites sur les voies publiques et qui durent parfois des mois avant l'intervention des agents chargés de l'entretien. Evoquant les projets en cours d'exécution dans son secteur, le ministre des Ressources en eau s'est déclaré satisfait du rythme de réalisation, citant les grands chantiers hydrauliques lancés ces dernières années. “Tous les projets fonctionnent de manière acceptable. Il y a un avancement global satisfaisant”, a-t-il reconnu, tout en mettant en garde ses interlocuteurs contre tout retard dans l'achèvement des projets. “Le programme doit être réalisé dans les délais, et tous les reliquats des projets inscrits doivent être lancés avant l'été. C'est un défi”, a-t-il affirmé. Pour lui, “les capacités et les moyens ne font pas défaut”. Une manière de dire aux cadres de son secteur qu'aucun prétexte ne saurait être invoqué pour justifier un quelconque dépassement de délai. M. Sellal a toutefois indiqué avoir constaté que les projets centralisés consomment plus de crédits alloués que les projets déconcentrés. Pour l'année dernière, le taux de consommation pour les projets centralisés avait atteint 99%, tandis que les chantiers locaux n'avaient absorbé que 74% des crédits qui leur avaient été destinés. Pour les deux premiers mois de l'année en cours, certaines wilayas du pays ont consommé à peine 5 ou 7% des crédits alloués, selon le ministre qui a cité le cas de Ouargla qui détient le record en la matière avec un 0%, pendant que celle de Tipasa a pu enregistrer un taux de 44%. Face à une telle situation, le ministre a tracé aux directeurs de wilaya de son secteur un objectif à atteindre : un taux de 50% au mois de juin prochain. Pour M. Sellal, 2008 demeure “une année décisive pour la réalisation des projets du secteur”. Si le rythme actuel est maintenu, l'Algérie disposera d'ici 2009 de 72 barrages pour une capacité de stockage de 7,4 milliards de m3 contre 59 ouvrages actuellement. Le cap sera, ensuite, mis sur la réalisation du prochain programme quinquennal 2009-2013 qui nécessitera la bagatelle de 20 milliards de dollars. M. Sellal, apparemment satisfait de l'avancement des grands chantiers de son secteur, semble tabler beaucoup sur la mobilisation des cadres du département pour l'inscription d'autres opérations aussi importantes pour le prochain quinquennat. Ainsi, en réponse à la circulaire n°7 du Chef du gouvernement, le ministre a annoncé que le prochain programme sectoriel quinquennal 2009-2013 sera finalisé et soumis au Conseil de gouvernement entre décembre 2008 et janvier 2009 pour son adoption. 2009-2013 verra, selon les perspectives du département, la construction de 27 nouveaux barrages. L'objectif, selon le ministre, est “d'arriver à débarrasser le citoyen de la problématique de l'eau”, tout en accordant une attention à l'irrigation agricole et au traitement des eaux usées. Hamid SaIdani