Au projet de Suez s'ajoutent d'autres dossiers relatifs au mode de gestion des grands complexes hydrauliques et au budget complémentaire spécial Sud. Le projet de Suez, contrat qui devra lier la société française au département des ressources en eau pour la gestion de l'eau potable au niveau de l'Algérois, sera discuté en janvier en conseil des ministres, annonce Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau. Les négociations entre la société française Suez et l'Algérienne des eaux (ADE) ainsi qu'avec l'ONA (Office national d'assainissement) ont été achevées. Chose qui permettra au département de M.Sellal d'accélérer la cadence pour que le projet de partenariat soit discuté en conseil des ministres. Cette nouvelle stratégie de gestion de l'eau potable au niveau des grandes villes, une politique dite «gestion déléguée», prendra comme exemple l'accord qui sera signé par le ministère et la société française Suez. L'éventuelle approbation de ce projet est prévue pour le premier mois de l'année 2006. Sa signature interviendra donc juste après le Ok du conseil des ministres. Le projet Suez qui concerne Alger pourrait être ainsi un bon exemple à appliquer au niveau des grandes autres métropoles du pays, explique également le ministre des Ressources en eau en déplacement, lundi et mardi à Biskra. Ce n'est pas une privatisation ni une cession, avait-il expliqué lors de ses précédentes sorties médiatiques, excluant toute forme de «dénationalisation» des structures et infrastructures relevant de son département. Faut-il rappeler dans le sillage que la nouvelle loi sur l'eau table particulièrement sur une meilleure gestion des ressources en eau. Chose qui constituait auparavant « le point noir du secteur », reconnait Abdelmalek Sellal. Les efforts de son département seront focalisés aussi sur la bonne gestion des grands complexes hydrauliques, mais aussi sur une exploitation rationnelle des eaux souterraines, objet d'un colloque international qui s'est ouvert lundi à Ouargla. Autre projet qui sera soumis à l'examen du gouvernement dans les tout prochains jours. Il s'agit du mode de gestion à choisir pour les grandes infrastructures hydrauliques. Compte tenu de la difficulté de leur gestion, le département des ressources en eau optera éventuellement sur le choix de la filialisation pour la gestion des grands complexes hydrauliques. Même si le choix définitif n'est pas encore fait, l'option de la filialisation semble être la bonne solution aux yeux du ministre. Ainsi, ce nouveau modèle de gestion qui se fera jour d'ici à la fin de l'année en cours va entraîner, sans l'ombre d'un doute, l'approbation de lois pour la mise sur rails de ce projet. Le ministre a annoncé auparavant que le dossier de cette nouvelle stratégie de gestion sera soumis prochainement à l'examen et à l'approbation du gouvernement Cela dit, la gestion constituera désormais le cheval de bataille du ministère des Ressources en eau pour les années à venir. Abdelmalek Sellal a, lors d'un point de presse improvisé dans les locaux de la Wilaya de Biskra, annoncé également un dialogue prochain autour du budget complémentaire spécial Sud. Le montant de cette enveloppe budgétaire sera discuté aussi en conseil de gouvernement durant le mois en cours, fera savoir M.Sellal. Une fois débloqué, ce montant devra servir, à coup sûr, à accélérer la réalisation des grands projets programmés. Deux grands projets sont prévus pour les régions sud du pays. Il sera question de transférer les eaux d'In Salah vers Tamanrasset, environ 750 km et l'exploitation du Chet El Gharbi qui va de Naâma à Tlemcen. Ce dernier est d'un volume global de 40 millions de m3, tandis que l'étude de faisabilité a été déjà faite, à en croire Abdelmalek Sellal. Pour les projets qui sont déjà en cours de réalisation, un budget complémentaire de l'ordre de 30 milliards de dinars a été demandé pour l'année en cours. Cette enveloppe supplémentaire devra servir de soutien pour l'avancement des projets, mais aussi pour l'achèvement d'autres. Pour ce qui est de la wilaya de Biskra, il sera question d'assurer une meilleure répartition de l'eau au niveau de la région et de garantir un «confort» (la qualité de l'eau) en alimentation en eau potable. L'important aussi, ajoute M.Sellal, est de venir à bout du problème de remontée des eaux et de la surexploitation des eaux souterraines. Quant à la distribution, l'Algérienne des eaux, qui s'installera à partir de janvier à Biskra, est appelée à gérer ce dossier au niveau local.