Il y a cinq ans, jour pour jour, un tremblement de terre de magnitude 6,8 sur l'échelle ouverte de Richter frappait les régions de Boumerdès et d'Alger. Les experts qualifient la catastrophe de séisme majeur. Deux mille deux cent soixante-dix-huit morts, 12 450 blessés et 170 000 sans abri. Un bilan lourd. Dès les premières minutes, l'Etat organise les opérations de sauvetage des vies humaines menées par un nombre important d'éléments de la Protection civile, des forces de sécurité et de l'armée ainsi que d'équipes médicales. Les familles sans abri sont alors installées dans 88 centres d'hébergement dotés de 11 530 tentes. Plus de 14 000 familles sont, en plus de leur hébergement provisoire, régulièrement approvisionnées en repas, disposant d'une gestion administrative et jouissant d'une couverture sanitaire nécessaire. Conformément aux instructions du président de la République, 7 000 chalets équipés de toutes les commodités (eau potable, électricité, réseau d'assainissement, routes, etc.) sont montés au niveau de 26 sites. Une opération qui a permis de fermer les centres de toile avant l'automne de la même année. Cinq ans après, la wilaya d'Alger dresse un bilan sur la catastrophe qui a fait pour la seule capitale 915 morts, 6 345 blessés et 88 000 sans abri en plus des dégâts importants causés aux habitations et équipements publics. Dans un communiqué adressé à la presse nationale, la wilaya d'Alger a mis en expertise technique toutes les habitations et édifices. 291 experts, assistés de 1 200 ingénieurs et architectes, ont été mobilisés pour remiser près de 103 000 logements et 5 000 constructions relevant des équipements administratifs publics et autres entreprises économiques diverses. Les expertises ont donné lieu à la division du territoire de la wilaya en 7 zones dont chaque responsable de zone est délégué pour superviser les opérations de réhabilitation et d'aménagement ainsi que du confortement des habitations collectives endommagées. 772 BET et 3 202 entreprises de construction et d'évaluation des dégâts des habitations individuelles ont été mobilisés à ce sujet. Parallèlement, des aides directes ont été accordées aux citoyens par le biais de la Caisse nationale du logement pour le ravalement de leurs logements. 102 000 logements réhabilités Douze mille logements individuels et 90 000 habitations collectives, soit un total de 102 000 logements, ont bénéficié d'une réhabilitation dont l'enveloppe financière avoisine 2 500 milliards de centimes à laquelle il faut ajouter 28 milliards de centimes sous forme d'aides pour la reconstruction d'habitations individuelles, l'ameublement pour les familles ayant perdu leurs meubles par suite d'effondrement de leur habitation, d'aide aux familles ayant opté pour la location. Pour ce qui est du relogement, 4 500 familles ont bénéficié de logements alors que 700 habitations collectives ont été démolies en raison du danger qu'elles présentaient pour la sécurité des citoyens. Le séisme de 2003 a permis, eu égard à ce qui précède, aux pouvoirs publics de tirer des enseignements et de penser aux mesures préventives, comme l'amendement des lois et textes régissant la construction parasismique, en classifiant la wilaya d'Alger en zone 3, et par voie de conséquence, revoir le degré de résistance des constructions, de faire une étude des sols en collaboration avec les services du Centre du génie sismique (CGS) avant de lancer un projet, d'organiser une large opération pour identifier toutes les constructions situées sur le territoire de la wilaya d'Alger à partir de 2006, mettre en place le Système d'informations géographiques (SIG) comportant tous les renseignements concernant le parc immobilier. ALI FARÈS