La 40e Quinzaine des réalisateurs (15-25 mai), section parallèle du Festival de Cannes, qui fête cette année ses 40 ans, comptera un film algérien parmi les 22 longs métrages sélectionnés : Le dernier maquis de Rabah Ameur Zaïmèche. Un film qui boucle la trilogie du réalisateur, après Wesh, Wesh, qu'est-ce qui se passe ? (2001) et Bled number one (2005). Le dernier maquis, qui se veut un peu comme un polar, raconte l'histoire d'un Portugais qui se convertit à l'Islam. Il s'agit de Titi (Christian Milia-Darmezin), un jeune mécanicien qui travaille dans un garage de poids lourds, dirigé par un patron musulman (Fellag), en pleine zone industrielle. Celui-ci décide d'ouvrir une mosquée au sous-sol d'un hôtel qui lui appartient dans ladite zone. Obligation pour son frère Mao (Rabah Ameur Zaïmeche), le contremaître et ses ouvriers musulmans de la fréquenter. Mais après quelques prêches, la révolte se dessine déjà. Mao et les mécaniciens préfèrent prier sur leur lieu de travail, entre eux. Le patron les surprend et pique une colère de diable. Son frère, humilié devant tous les employés, exige que l'entreprise familiale soit partagée, mais le patron ne l'entend pas de cette oreille et refuse catégoriquement de répondre par l'affirmative aux exigences de son frère. Résultat : une lutte s'engage entre les deux et se termine de la manière la plus tragique… la mort de Titi. On ignore encore la date de sortie de ce film en Algérie et on ignore même son lien avec les deux précédents films de Rabah Ameur Zaïmèche, si ce n'est ses explications qu'on retrouve sur le web et qui datent de la sortie de Bled number one : « J'ai aussi écrit un scénario, Le Dernier Maquis, l'histoire d'un Portugais qui se convertit à l'Islam. Un polar à la Melville avec la patate des cinéastes américains des années 1970, type Cassavetes, inspiré de l'histoire du gang de Roubaix et du trajet de Khaled Kelkal. Je me suis fait jeter du CNC. Le projet tombait à un mauvais moment avec le débat sur le voile et une stigmatisation générale de l'Islam. Sans doute, le script n'était tout simplement pas abouti. Je me suis dit qu'il fallait plutôt se tourner vers le pays des origines, l'Algérie, retour aux sources important également pour comprendre le désarroi parfois de la population maghrébine en France, prise entre deux strates civilisationnelles ». Pour rappel, Bled number one avait reçu le 25e prix de la Jeunesse décerné par un jury de jeunes cinéphiles qui l'a élu parmi 14 films présentés dans la section Un Certain Regard en 2006. Alors que Wesh, Wesh, qu'est-ce qui se passe ? avait reçu le prix Léo Sheer d'aide à la distribution au Festival international du Film de Belfort en 2001.