Les revendications des habitants des localités des zones rurales se limitent à l'ouverture de pistes, au captage de sources, à la réhabilitation des logements, à l'électrification, etc. Le développement d'une wilaya est assujetti à un équilibre régional caractérisé par une mise à niveau des communes d'une même taille qui la composent. Si en théorie, cette hypothèse est envisagée, en pratique en revanche, les rôles sont inversés puisque les communes riches sont favorisées au détriment des pauvres. En effet, circonstances obligent, les chefs-lieux de daïra et de la wilaya bénéficient en priorité des projets de grande importance et ce, tous secteurs et tous programmes confondus. Certes, ces pratiques sont également exercées ailleurs, ce qui constitue une couverture pour ceux ayant le pouvoir de décision afin de justifier leurs actes, mais eu égard à son statut de région à vocation agricole, la wilaya de Mascara est appelée à investir dans les zones rurales pour d'un côté inciter les populations à se stabiliser et de l'autre les encourager à travailler la terre et s'extirper de l'isolement. Dans ce contexte, force est de constater que les richesses de la wilaya sont inégalement distribués entre les 47 localités même si des actions sporadiques sont lancées en faveur des plus démunies. Et c'est pour mettre un terme à cette injustice que l'actuel wali de Mascara multiplie les visites d'inspection et de travail à travers l'ensemble des communes sous sa tutelle, y compris celles qui sont situées dans les coins les plus reculés. En dépit de leur caractère de programmées, ces visites ont permis au chef de l'exécutif de mesurer le grand écart qui sépare les conditions dans lesquelles vivent les populations rurales et les bienfaits dont tirent profit les citadins. Pourtant, les revendications des ruraux ne sont pas difficiles à satisfaire car elles se limitent à l'électrification, à l'ouverture des pistes, au captage des sources et au confortement de leurs logements endommagés lors de la décennie noire, des opérations censées améliorer leurs conditions de vie de ces portions du territoire. Ainsi, plusieurs communes ont bénéficié de projets ayant trait à l'AEP, aux loisirs, à la réalisation de nouvelles infrastructures socio-éducatives, à la réfection des routes, au renforcement de l'éclairage public et au transport. Le fait saillant dans ces initiatives est dominé par la présence des directeurs de l'exécutif forcés à accompagner le wali dans ses déplacements et qui leur permettent d'explorer la région et de prendre connaissance des problèmes endurés au quotidien par des citoyens qui résident dans des zones presque inaccessibles et qui vivent essentiellement du travail de la terre et de l'élevage. Lors de ces visites, les directeurs des différents secteurs enregistrent des scènes affligeantes d'enfants en âge de fréquenter l'école, condamnés à garder les troupeaux, puiser l'eau des sources et en s'adonnant aux travaux pénibles. Ils découvrent également l'attitude des femmes rurales, lesquelles outre les travaux ménagers s'acquittent des tâches liées à la garde des troupeaux, à la cueillette des légumes et fruits de saison et au fauchage de l'herbe. Enrichissantes, ces sorties donnent à réfléchir à ces responsables appelés à faire la comparaison entre le train de vie de leurs épouses et leurs enfants et ceux du monde rural. A. B.