RESUME : Kader a beau tenter d'ouvrir les yeux à son frère, ce dernier ne fait rien pour soulager sa fille des corvées quotidiennes. La rentrée et la venue de Warda au chevet de sa sœur la soulagent. Mais ce n'est pas définitif. Lorsque Saleha tombe gravement malade, Dahmane retire sa fille de l'école… 16e partie Le premier à crier injustice est l'oncle Kader. Il ne comprend pas pourquoi son frère se comporte ainsi. Dahmane n'a pas toute sa tête. Sinon, il n'agirait pas ainsi. - Elle est bonne élève, dit-il. Et sérieuse, en plus ! Mes filles sont à peine moyennes et je ne vais pas les retirer au moindre prétexte. Ta fille ne mérite pas de se retrouver cloîtrer. - Saleha est souffrante, on a besoin d'elle à la maison ! réplique Dahmane. Quelqu'un doit garder la petite. Warda s'occupe de Saleha mais la petite, il lui faut quelqu'un constamment. - Je suis d'accord, dit son frère. Elle a besoin de sa mère. Saleha ne peut pas continuer ainsi. Elle est déçue parce qu'elle n'a pas eu un garçon. Ce n'est pas la fin du monde. - Elle ne s'est pas encore remise. Les médecins disent que c'est fréquent qu'une mère ait une dépression. On doit seulement être patients avec elle. - Patient, d'accord, mais briser la petite, je ne le suis pas. Ta femme se remettra un jour. On ne doit pas pour autant gâcher l'avenir de Katia. Dahmane manque de s'emporter envers son frère. Il ne comprend pas pourquoi ce dernier est si soucieux de l'avenir de sa fille. - À t'entendre, je prends de mauvaises décisions. Penses-tu que je ne veuille pas son bien ? - Son bien ? Crois-tu que ce soit dans son intérêt que vous agissez actuellement ? l'interroge Kader au risque d'être en froid avec lui. Tout ce que vous faites, c'est pour vous. Ta fille n'a pas de mère pour la défendre. Et toi, depuis ton remariage, tu ignores Katia. Et maintenant que tu te rappelles son existence, c'est pour la mettre aux services de ta femme. - Tu te trompes ! Katia compte pour moi. Si elle peut être utile… Kader a beau insister, Dahmane refuse de revenir sur sa décision. Ils ont besoin de Katia à la maison. Kader ne peut rien faire pour elle, même si elle ne lui a rien demandé. Elle s'est résignée à son sort. Elle s'occupe de sa petite sœur Lila, même si elle ne connaît pas grand-chose aux bébés. Saleha ne se remet pas. Le médecin lui a prescrit un calmant. Elle le prend deux fois par jour et elle passe une grande partie de la journée au lit. Warda s'occupe d'elle et de la maison. Katia ne quitte pas sa petite sœur. Elle s'occupe d'elle avec amour, comme si elle était sa propre mère. Tout ce qui lui manque, ce sont les nouvelles de sa mère. Elle ne peut plus lui écrire. Et même si sa mère le fait, il faudra que sa tante Fatima vienne la lui apporter. Elle ne pourra pas envoyer son fils. Il y aurait eu des garçons de son âge, on y aurait vu que du feu. Mais ce n'est pas le cas. Elle doit être patiente. Car au fond de son cœur, elle sait que sa tante viendra. Ce, si ce n'est pas sa mère. Si elle apprend qu'elle n'étudie plus, peut-être qu'elle se déplacera pour raisonner son père. Tout en s'occupant de Lila, elle s'est enfermée dans un autre monde où elle s'imagine des tas de choses. ADILA KATIA (À suivre)