On pensait que ces vieilles pratiques étaient révolues et qu'en 2008, le football algérien n'avait guère besoin de tractations de coulisses et des calculs politico-régionalistes pour servir et sauver par là même tel ou tel club. Si nous, nous sommes révoltés, il y a quelques années à peine lorsque le bureau fédéral présidé par le regretté Diabi avait décidé, à l'issue d'une AG montée de toutes pièces, d'une nouvelle formule de 24 clubs de DI repartis en deux groupes pour favorise tel ou tel club appartenant à tel ou tel clan, voilà qu'une décennie après, l'on prépare exactement le même scénario, sous l'ère du président Hadadj. À moins que la FAF soit réellement hors jeu et que des forces occultes veulent lui imposer leur diktat et leur vision des choses. Dans tous les pays du monde, un changement de compétition ne se décide pas du jour au lendemain car toute réforme doit être mûrement réfléchie et largement adoptée pour être projetée à l'horizon afin que les règles du jeu soient claires pour tous les clubs, sans exception, qu'il soit de l'est, de l'ouest, du sud ou du centre du pays. Maintenant que l'on ose brandir le spectre du championnat à blanc ou encore d'étaler au grand jour les tours de “passe-passe” pour actionner les ascenseurs afin de repêcher les recalés, il y sûrement péril en la demeure. Le constat est certainement amer et alarmant, car si la FAF, qui a déjà bradé depuis longtemps tout son pouvoir et son autorité, donne la nette impression de céder à la pression de la rue, de tels dérapages risquent de faire boule de neige et encourager, à l'avenir, ce genre de pratiques ! Pis encore, si la FAF venait à faire le dos rond et plier les genoux devant toutes ces sphères extra-sportives qui sont loin de servir le sport sinon qu'à l'asservir, c'est que les lois du foot risquent d'être sérieusement bafouées dans un pays où le sport roi est déjà en pleine agonie. Désormais, on ne peut plus rien cacher au peuple du foot car tout se sait et tout se propage. Toute cette valse à trois temps qui propose des championnats à blanc, à vingt ou à vingt-quatre clubs est une comédie de mauvais goût et il est temps de dénoncer toutes ces manœuvres machiavéliques qui ne feront que brader davantage le peu qui reste du football algérien en matière de loyauté, de crédibilité et d'autorité. Pour exemple, dans le championnat de France où les principes du sport et de la démocratie sont sacrés, de grands bastions du football français ont rétrogradé cette saison en division inférieure, à l'image du Racing de Lens, du FC Metz et du Racing de Strasbourg alors que le Paris-Saint Germain a failli passer lui aussi à la trappe, sans que les lobbies parisiens puissent lever le petit doigt. La saison dernière, un véritable mythe du football italien tel que la Juventus de Turin a été rétrogradée en division inférieure par une simple décision disciplinaire due à une grave atteinte à l'éthique sportive. Il est vrai qu'il serait utopique de comparer l'incomparable, mais il faut bien admettre que dans notre pays où le peuple s'est toujours révolté contre l'injustice, on se laisse aller à une légèreté inquiétante pour privilégier, à travers ce phénomène social, qu'est le football, telle ou telle région et tel ou tel douar quitte à instrumentaliser des cercles du pouvoir ou encore à manipuler des députés en quête de populisme. N'est-ce pas que dans une terre de foot qui a enfanté tant de génies ayant pour noms Mekhloufi, Lalmas, Betrouni, Madjer et autres Belloumi, voilà que les serviteurs de l'ombre semblent décidés à achever le foot ! MOHAMED HAOUCHINE