Le contrôle de change et l'absence de règles claires pour le transfère des bénéfices sont les éléments majeurs qui empêchent la venue des investisseurs étrangers en Algérie. » C'est ce qu'a déclaré, hier, le président de la Chambre française de commerce et d'industrie en Algérie (CFCIA), Michel de Caffarelli, lors de son passage au forum d'El Moudjahid. Le responsable de la CFCIA a soulevé un problème évoqué, déjà, par plusieurs représentants de pays étrangers, notamment les Européens qui se sont exprimés sur les privatisations et l'investissement en Algérie. En effet, en plus des Français, les Allemands ont exposé le même problème, la semaine dernière, au ministre des Participations et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Tammar. « Il n'y a pas de règles pour le transfert des bénéfices. Les entreprises qui ont des bénéfices sont bloquées par le contrôle de change », a affirmé Michel de Caffarelli. Selon lui, la CFCIA a posé ce problème au vice-gouverneur de la Banque d'Algérie et au ministre des Finances. « Nous nous sommes plaints auprès de vice-gouverneur de la Banque d'Algérie et les autorités concernées. Nous attendions qu'ils prennent en charge cette question », a-t-il ajouté. « Sinon, nous ne ferons pas venir nos investisseurs », a-t-il martelé. Tout en reconnaissant l'importance des réformes engagées jusque-là par le gouvernement, le conférencier insiste sur la nécessité d'améliorer l'environnement des affaires en Algérie. « Il ne faut pas que les droits de douane pénalisent les entreprises. Il faut plus de professionnalisme de la part des Algériens », précise-t-il. Néanmoins, relève l'opérateur économique français, le climat des investissements en Algérie reste favorable. Contacté hier par nos soins pour avoir plus d'éclaircissements sur la question du transfert des bénéfices, M. Benkhelfa, secrétaire général de l'Association des banques et des établissements financières (ABEF), a abondé dans le même sens : « C'est une question sensible que l'Algérie doit résoudre pour l'attraction des investissements directs étrangers. Nous devrions faire évoluer notre réglementation pour avoir le même niveau d'attraction que les pays émergents. » Et de préciser : « Nous autorisons moins que nos voisins marocains et tunisiens. » Toutefois, souligne le banquier, les problèmes soulevés par les investisseurs étrangers en matière de transfert de bénéfices pourraient se situer soit au niveau « du calcul de l'assiette qui sert de base d'évaluation des bénéfices transférables ou des délais des transferts. »