Hillary Clinton a clairement concédé sa défaite dans la primaire démocrate et s'est ralliée sans équivoque à la candidature de Barack Obama, que le parti républicain dépeint de son côté comme “incapable” de tenir les fonctions de commandant en chef ! La compétition des élections américaines pour la Maison-Blanche commence. L'ex-première First Lady s'est engagée à mobiliser son énergie, sa passion et ses forces pour faire élire le candidat noir. Mme Clinton, qui a déjà obtenu l'annulation de ses dettes électorales, plusieurs centaines de milliers de dollars, par son ex-rival, se dit prête à œuvrer pour recoller les morceaux dans le parti démocrate, très divisé sur la candidature par la campagne des primaires. Elle plaide pour un ticket Obama Clinton et certainement pour un poste de vice-présidente. Obama souhaiterait bien ne pas s'encombrer de la “casserole” Clinton mais il a besoin de son gisement électoral d'autant qu'il reste très important pour l'emporter face à McCain qui jouera sur la couleur de son rival et ses origines musulmanes. Obama s'appelle également Hossein en vertu de son métissage. En attendant de savoir si elle sera le numéro deux du “ticket” démocrate — rien n'est moins sûr, à en croire les commentateurs —, Obama va donc pouvoir commencer à tenter de rallier à lui les femmes de plus de 55 ans, les Hispaniques et les hommes blancs des classes ouvrières qui avaient plutôt opté pour Clinton. Déjà, Mme Clinton l'a introduit auprès du lobby juif où le candidat du changement et de la correction de la politique impérial des Etats-Unis s'est déclaré entièrement acquis à l'alignement américain sur les désirs d'Israël. “Je suis ému et honoré” d'avoir le soutien d'Hillary Clinton, a déclaré le sénateur de l'Illinois. Le top départ est donc donné pour une campagne de cinq mois opposant Obama et McCain. Si les deux hommes se sont appelé la semaine dernière pour se promettre d'éviter les coups bas, il n'est pas sûr qu'ils tiennent parole et leur parti et les diverses associations ne sont de toutes façons pas tenus de respecter ces consignes. La guerre de déclarations dénigrantes va reprendre de plus belle. Maintenant, la course se joue sur le front socioéconomique, un thème qui s'annonce déterminant vu le bond du chômage. L'équipe de campagne de McCain a choisi de prendre ses distances avec l'administration Bush. Quant à Obama, il est attendu sur des propositions concrètes. Jusqu'ici, il a surfé sur des généralités et des slogans. D. B.