Le torchon brûle entre l'Entreprise portuaire de Annaba et les récupérateurs-exportateurs de métaux ferreux qui utilisent habituellement ses structures. Exaspérés par le traitement ruineux en matière de stationnement en rade et de placement à quai qui leur sont appliqués, depuis plus d'une année, les récupérateurs-exportateurs de métaux ferreux ont décidé de se plaindre auprès du wali de Annaba et du ministère de tutelle. Dans une correspondance adressée aux autorités et dont une copie a été remise à la presse, ils dénoncent “les mesures partiales qui consistent en l'affectation quasi systématique d'un nombre par trop restreint de postes à quai pour les opérations de chargement”, deux uniquement, selon eux, ainsi que “les séjours prolongés jusqu'à souvent un mois en rade des navires qu'ils affrètent à cet effet. Une attente imposée par ce manque d'espace d'activité et qui leur occasionne des frais de surestaries insupportables, s'élevant à 5 000 dollars par jour”. L'Entreprise portuaire de Annaba, qui a enregistré le transit par le port de quelque 1 600 navires, en 2007 et qui annonce que plus de 200 millions de DA seront investis, cette année, dans le renforcement de ses capacités de production, affirme pourtant que la gestion de ses infrastructures se fait dans une transparence absolue et que tous les opérateurs sont traités sur un même pied d'égalité. Cette gestion a généré en valeur 79,6 milliards de DA, en 2006, et 105,5 milliards de DA en 2007. Cependant, force est de constater que la majorité de ce trafic et la hausse enregistrée en valeur ajoutée concernent, hormis Arcelor Mittal, le secteur public représenté par Fertial et Ferphos. Les importateurs privés, quant à eux, semblent toujours bouder le port de Annaba, si l'on se réfère à l'important trafic qui caractérisait ce port dans les années 1990. S'agissant des exportations de déchets ferreux, il semble que cette activité, qui vient juste après celles citées plus haut, est considérée comme insalubre, à cause des poussières que les opérations de chargement des navires occasionnent et est de fait traitée avec une certaine distance. Ce qui explique, selon nos interlocuteurs, que seulement deux quais sur les 22 que compte le port autonome de Annaba soient régulièrement mis à disposition des exportateurs qui manifestent aujourd'hui leur ras-le-bol quant à cette marginalisation. Ceux-ci estiment qu'en ce qui les concerne, ils sont en droit de disposer de n'importe quel poste à quai, à partir du moment qu'ils payent le prix fort pour ces opérations d'exportation en précisant qu'ils déboursent plus de 1 800 000 DA à chaque fois qu'ils utilisent ces espaces portuaires. “Nous sommes en mesure d'assurer par nos propres moyens le nettoyage des terre-pleins, si c'est le problème, pour peu qu'on accepte de prendre en compte nos réclamations”, concluent-ils. A. Allia