À six mois de son départ de la Maison-Blanche, le président américain maintient sa rhétorique agressive qui lui a donné l'image “d'un gars impatient de partir en guerre”, en affirmant que “toutes les options restent ouvertes” si l'Iran refuse d'abandonner son programme nucléaire, même s'il affirme préférer la diplomatie. Fidèle à son image d'adepte de la guerre, George Bush a indiqué qu'il ne regrettait pas d'avoir renversé Saddam Hussein en donnant l'ordre d'envahir l'Irak en mars 2003, tout en déclarant que “toutes les options restent ouvertes”, si Téhéran persistait dans son refus d'abandonner son programme nucléaire. En dépit de cela, il affirme, dans une interview au journal britannique Times parue hier, regretter que sa rhétorique agressive, notamment sur l'Irak, lui ait donné l'image “d'un gars impatient de partir en guerre”. Il a reconnu que “rétrospectivement, je pense que j'aurais dû utiliser un ton différent, une rhétorique différente”. En d'autres termes, Bush estime qu'il fallait user d'un autre langage pour faire passer la pilule. Des expressions comme “mort ou vif” ou “qu'ils y viennent, ils ont indiqué aux gens que je n'étais pas un homme de paix”, a-t-il concédé. Maintenant qu'il est trop tard et que le mal est fait, il admet que le multilatéralisme était le meilleur moyen d'aborder les défis internationaux, marquant ses distances avec l'approche unilatérale privilégiée précédemment par Washington. Il n'en demeure pas moins que le locataire du bureau ovale n'a pas le moindre regret sur ce qu'il a fait en Irak. “Dans ma fonction, on ne peut pas revenir en arrière”, déclarera Bush dans une conférence de presse à Meseberg, près de Berlin, après des discussions avec la chancelière allemande Angela Merkel : “Je ne le regrette pas du tout. Renverser Saddam Hussein a rendu le monde plus sûr.” Quant à la question du nucléaire iranien, le patron de la Maison-Blanche indiquera dans un premier temps que “nous donnons une chance à la diplomatie”, avant de juger utile de préciser que “toutes les options restent ouvertes, mais ma préférence va à une solution diplomatique”. Cet avis est loin d'être partagé par la chancelière allemande Angela Merkel, qui s'est déclaré pour “les efforts diplomatiques” à l'égard de l'Iran qui ont, a-t-elle estimé, “déjà obtenu des résultats”. Elle a exprimé sa préférence pour des sanctions dans le cadre du Conseil de sécurité de l'ONU afin d'y associer la Chine et la Russie, si l'Iran ne répond pas aux demandes de la communauté internationale. Réagissant aux menaces américaines, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a adressé, hier, un défi à son homologue américain en assurant qu'il ne réussirait ni par la force ni par les sanctions à faire plier l'Iran. “Je dis à Bush (...) que votre ère est terminée et qu'avec la grâce de Dieu, vous ne pourrez endommager un seul centimètre de la terre sacrée d'Iran”, a-t-il lancé dans un discours télédiffusé. Ahmadinejad a ajouté : “L'ennemi se trompe s'il pense pouvoir briser la volonté de la nation iranienne par la pression.” Ainsi, aux menaces américaines, succèdent les défis iraniens et la guerre des mots se poursuit en attendant l'évolution de la situation. K. ABDELKAMEL