L'Algérie n'a aucun avantage à tirer du projet d'Union pour la Méditerranée (UPM) qui “n'a d'autres objectifs que la normalisation des relations avec Israël”, a affirmé hier à Alger la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Mme Louisa Hanoune. “Les choses sont claires”, le principal objectif de la création de cette union n'est autre que “la normalisation des relations avec Israël et, partant, l'accaparement d'un marché maghrébin de 75 millions d'habitants”, a indiqué Mme Hanoune dans le rapport préliminaire des travaux de la session ordinaire du comité central, en prévision de la réunion du conseil national prévue demain jeudi. S'exprimant sur la crise alimentaire mondiale dont les retombées sont plus graves dans les pays en développement, la secrétaire générale du PT a estimé que l'issue de cette crise réside dans la reconnaissance par les organisations mondiales spécialisées de l'échec de leurs politiques en la matière, notamment celles visant la stabilisation des prix des produits alimentaires de base. Pour faire face à cette crise, Mme Hanoune a souligné la nécessité pour les Etats de recouvrer leur souveraineté, de gérer librement leurs revenus et d'élaborer les politiques économiques adaptées à leur situation socioéconomique. Dans ce contexte, elle a mis en garde contre “les conséquences de l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), d'autant que la dépendance alimentaire de l'Algérie est de l'ordre de 70%”. Evoquant la situation socioéconomique, Mme Hanoune a relevé une dégradation en dépit de l'amélioration de la situation sécuritaire. Dans le même chapitre, la SG du PT a précisé que la loi sur les biens domaniaux, adoptée récemment, “institutionnalise, selon elle, la liquidation des biens de l'Etat qui constituent les fondements matériels de l'unité de la nation”. Cette orientation, a-t-elle ajouté, “s'inscrit en prolongement des opérations de privatisation” dont elle a réitéré son rejet absolu car étant, d'après elle, à l'origine du “chômage et de la vulnérabilité du tissu social en dépit des capacités financières jamais réalisées jusque-là”. Elle a préconisé, pour remédier à cette situation, la création de nouveaux emplois, l'abandon de la politique de privatisation des entreprises publiques et la réouverture de celles qui ont été fermées, outre la mise en place de systèmes d'indemnisation au profit des franges sociales vulnérables. Evoquant l'accord d'association avec l'Union européenne (UE), Mme Hanoune a qualifié ses retombées de “négatives” sur l'Algérie, estimant que cette association “sert uniquement la partie européenne”. La réunion a été consacrée à l'évaluation de la situation politique et des derniers développements sur les scènes nationale et internationale, ainsi qu'au bilan des activités des structures du parti, notamment les cinq réunions des commissions régionales. La rencontre a également abordé nombre de questions réglementaires, le bilan financier du parti et les préparatifs de la 2e session ordinaire du conseil national sur la base de l'action du parti durant le 1er semestre de l'année en cours. R. N./R. P.