Reporté une première fois le 28 mai dernier, le procès en appel de Rachid et Djallal, deux jeunes hommes convertis au christianisme, qui devait avoir lieu, hier, au niveau du tribunal de Tissemsilt, relevant de la cour de justice de Tiaret, a été, encore une fois, reporté au 25 de ce mois. Néanmoins, ce nouveau renvoi a pour cause, selon des sources concordantes, l'indisponibilité de l'avocate de la défense, Me Khaloudja Khalfoun en l'occurrence, qui ne pouvait se déplacer à Tissemsilt pour des raisons non connues pour l'heure, dans la mesure où il nous est impossible de la joindre. “Nous comparaîtrons le mercredi prochain car notre défense ne peut être assurée aujourd'hui par Me Khalfoun qui a des empêchements pour venir nous assister. Devant une telle situation, cette dernière a formulé au tribunal son vœu de repousser le procès”, nous dira, en substance, Rachid l'un des accusés. Toutefois, dans la foulée de cette affaire, le procureur général près la cour de Tiaret maintient que “le pouvoir judiciaire est en mesure de faire la lumière sur ce qui est équitable et approprié au droit, dans cette affaire comme dans tant d'autres, et de faire en sorte à encenser la revendication morale qui rend à chacun son droit”. Dans un bref entretien, M. Foulene a mis en exergue la confiance dont doit jouir tout citoyen algérien, peu importe sa confession religieuse ou son obédience politique, vis-à-vis de cette institution qui, prônant la conviction et le dévouement, s'adonne à une tâche capitale afin de s'aligner sur une conception purement démocratique. “Ce que nous demandons aujourd'hui, c'est de voir les choses clairement et objectivement, et je vous assure que ceux qui mènent l'appareil judiciaire dans notre pays ne cessent de conjuguer leurs efforts afin de respecter à la lettre les lois de la République”, affirmera-t-il. Concernant l'affaire de K. Habiba, une chrétienne de 36 ans, contre laquelle le représentant du ministère public avait requis une peine de trois ans de prison ferme, et dont le verdict qui devait être connu le 3 juin dernier est toujours émaillé d'un suspense sachant que le juge avait demandé un complément d'enquête, M. Foulene a rassuré que le magistrat en charge du dossier est imprégné de l'idée à mener l'opération d'une manière la plus bienséante et consciencieuse, en fonction de ce que prévoit la loi, facteur principalement déterminant pour un traitement égalitaire et adéquat. Par ailleurs, nous croyons savoir que Habiba comparaîtra incessamment. Nonobstant, en marge de ce dossier portant sur le culte et qui a fait couler beaucoup d'encre, le tribunal correctionnel de Tiaret avait différé, avant-hier, un autre procès relatif au détournement du mobilier scolaire dont sont impliqués pas moins de seize personnes dont huit se trouvaient déjà, et depuis bien des mois, sous mandat de dépôt. Le mobile de cet ajournement est imputé à la non-audition d'un accusé, un entrepreneur de la wilaya de Saïda incarcéré seulement la veille du procès ainsi que deux autres personnes auxquelles il a été reproché la mauvaise gestion du mobilier scolaire durant la période 2000/2002. Hormis cette cause pour laquelle le procès a été renvoyé au 26 de ce mois, la partie civile n'a pas été aussi constituée à l'instar des témoins qui n'ont pas répondu à l'appel du tribunal. Toutefois, autant rappeler que le tribunal avait émis une fin de non-recevoir à la demande de la défense de voir les inculpés emprisonnés bénéficier d'une liberté provisoire. R. SALEM