RESUME : Katia est décidée à ne pas se laisser faire. Elle n'écoute pas sa belle-maman. Cette dernière est choquée. Elle tente de la raisonner. L'unique qui en souffrira est Katia. La mariée n'a pas d'autre moyen pour atteindre l'amour-propre de son père… 37iéme partie Mahmoud est entré sur la pointe des pieds dans sa chambre. La pièce est dans l'obscurité. Il n'ose pas allumer la lampe. Il sort son briquet et il manque de se brûler en regardant Katia. Elle a les yeux mi-clos. Il ignore si elle est éveillée ou endormie. - Katia ? Celle-ci se redresse brusquement. - Je ne voulais pas t'effrayer, lui dit-il. Tu comprends ? - Non. Qu'est-ce que tu viens faire ici ? - Je ne peux pas passer toutes les nuits chez mes copains. Et c'est ma chambre, répond-il. J'allume la lampe ? - Non, juste une bougie. Il cherche le bougeoir, enfin, ce qui en reste. Il allume la bougie qui tient étrangement debout. - Je peux m'asseoir ? demande-t-il. - Oui. Elle le regarde s'asseoir à ses pieds. Au fond d'elle-même, elle le respecte car il la respecte. Si la première nuit, il l'a laissée tranquille, par crainte qu'elle ne tente encore de se suicider, maintenant, il a accepté le fait qu'elle ne veuille pas être sa femme. - Cela fait deux semaines que tu te refuses au devoir conjugal, dit-il. Ma famille commence à s'impatienter. Les gens se posent des questions. - Je m'en fous de ce qui se raconte ! réplique-t-elle. - Toi, peut-être mais moi, cela me touche, répond Mahmoud. Je voudrais savoir. Tu ne veux pas changer ? - Non ! - Cela ne peut pas durer ! s'écrie-t-il en se levant. Je n'en peux plus de dormir chez mes copains et de les prier de ne rien dire aux autres. Je rentre chez eux quand leur famille est couchée et je sors avant leur réveil. Je n'en peux plus ! Ce soir, je dors ici. - Pas avec moi ! - Oui, mais je dors ici. Je me prépare un lit par terre. Peut-être qu'un jour, tu voudras le partager avec moi ? - Tu peux toujours espérer, réplique-t-elle. As-tu besoin d'aide ? - Non, je saurai me débrouiller. Mahmoud sort des couvertures de laine et un coussin et prépare son lit dans le coin de la pièce. Il est si épuisé qu'il s'endort aussitôt après avoir posé la tête sur son coussin. Katia ne parvient pas à trouver le sommeil. Elle n'a pas peur de lui. Elle sait qu'il ne tentera pas de s'imposer dans son lit par la force. Ce n'est pas dans sa nature. Elle commence à bien le connaître. Il est adorable. Peut-être qu'elle pourrait être heureuse avec lui ? Mais elle est têtue. Si elle reste, elle ne pourra pas contrarier son père. Elle en est obsédée. Elle veut qu'il souffre. Ne serait-ce qu'un peu. Tant pis pour elle. Elle a conscience de faire le mauvais choix… A. K. (À suivre)