RESUME : Quand Mahmoud parle de s'installer en ville, ses parents le prennent très mal. Sa mère pleure rien qu'en pensant à leur séparation. Sensible à sa peine, Mahmoud décide de trouver une autre solution. Il demande à sa femme de le suivre. Rabiha est morte de peur… Si elle pouvait, Rabiha ne le suivrait pas dans leur chambre. Mahmoud est assis sur son lit en fer, un cadeau d'un bienfaiteur anonyme. Elle ose le regarder et se rassure. Il n'est plus en colère. Toutefois, il veut savoir… - As-tu dit à ma mère ce que je projetais de faire ? - Non, non, répond-elle. Je peux même te le jurer. - Quand elle a voulu savoir la raison de ma colère, que lui as-tu dit ? - Rien… Elle n'a pas insisté. Elle devait penser à autre chose, dit Rabiha. Tu voulais que je te prépare tes affaires ? Elles sont propres et pliées dans ton coffre. Elle ouvre le coffre en bois et écarte la petite glace qui lui sert de miroir. Elle lui sort ses vêtements et les pose sur le montant du lit. Elle sent son regard sur elle pour la première fois depuis son retour ; il y a plus d'une année qu'il est rentré à la maison. Ils n'ont jamais eu de relation. Mahmoud est passé par une période très difficile. Il lui a fallu presque une année pour se ressaisir. Elle reconnaît que depuis qu'il s'est mis au travail, il a changé en bien. Enfin, il y a quelques heures, il lui a prouvé que sa colère peut être brusque et que même amputé d'une jambe, ses coups peuvent l'atteindre. La béquille lui a bien servi tout à l'heure. La douleur de son épaule le lui rappelle. Rabiha se tient loin de lui. Elle sent qu'il espère un rapprochement entre eux. Elle n'en supporte pas l'idée. - Tu as besoin d'autre chose ? lui demande-t-elle. - Oui. Apporte-moi un peu d'eau chaude. Je voudrais que tu me masses ma jambe. Elle me fait souffrir. - Ah… C'est un médecin que tu devrais voir, suggère-t-elle. Moi, je n'y connais rien en massage. Je m'en voudrais d'être à l'origine de tes souffrances. - Je t'ai dit que j'avais besoin de toi, dit Mahmoud. Tu dois m'obéir. Tu es ma femme. J'ai besoin de toi. Approche… - Non, ne t'attends à aucune intimité avec moi… Plus jamais… Surpris par son refus, il ne réagit pas quand elle quitte la chambre. Elle n'a pas l'intention de céder et ne revient pas. Sa belle-mère est surprise de la voir se coucher près de sa fille. Comme Amara s'est aussi endormi, ses ronflements la rassurent et la poussent à s'approcher de Rabiha. - Pourquoi es-tu revenue ? - Je ne pouvais pas, répond-elle. C'est plus fort que moi. - Mais tu es sa femme ! Il a des droits sur toi. Je ne tolérerais pas qu'il te maltraite, mais s'il veut que tu partages sa couche, tu ne peux pas le lui refuser. Il a besoin de toi, de ton soutien. Je croyais que c'était lui qui ne voulait pas de toi ! Je me suis bien trompée. - Pourquoi a-t-il attendu aussi longtemps ? réplique Rabiha. Maintenant, c'est à lui d'attendre. Je n'étais rien avant aujourd'hui. Tu peux me dire pourquoi ? Louiza ne peut pas lui dire pourquoi avant aujourd'hui, il a pris conscience de tout ce qu'il ratait depuis son retour. Toutefois, elle lui reproche son attitude. - Une femme mariée ne se refuse pas à son mari, insiste-t-elle. Tu voudrais le mettre en hargne après toi ? S'il est frustré, il ne te parlera qu'avec des coups. Je ne serais pas toujours là pour intervenir. - C'est gentil de m'ouvrir les yeux. Mais moi aussi je suis en hargne. Non pas après lui, dit Rabiha en larmes. Mais après ma destinée… (À suivre) A. K.