Incertitude n Le chef de l'opposition zimbabwéenne, Morgan Tsvangirai, envisage de quitter probablement aujourd'hui ou demain l'ambassade des Pays-Bas à Harare, où il s'était réfugié, hier, dimanche. «L'ambassadeur des Pays-Bas a parlé au gouvernement et on lui a assuré qu'il n'y avait pas de menace. Donc probablement, je partirai aujourd'hui ou demain», a indiqué ce mardi matin le leader du Mouvement pour le changement démocratique (MDC) à la Radio publique. «J'ai confiance en le fait que la menace n'est plus d'actualité», a poursuivi Tsvangirai, 56 ans. «J'espère qu'ils feront ce qu'ils disent. Ceci est un régime qui agit de façon irrationnelle, il n'y a eu qu'un déchaînement de violence et de vols contre les gens», a-t-il ajouté. Le ministre néerlandais des Affaires étrangères avait annoncé, hier, lundi, que Morgan Tsvangirai avait trouvé provisoirement refuge à l'ambassade des Pays-Bas à Harare, à la demande de son parti. Morgan Tsvangirai avait annoncé dimanche, dernier, qu'il renonçait à participer au second tour de l'élection présidentielle, prévu vendredi prochain face au chef de l'Etat Robert Mugabe, expliquant ne pas pouvoir «demander aux électeurs de risquer leur vie dans un contexte d'orgie de violences». Selon lui, 200 000 personnes ont été déplacées, plus de 86 partisans du MDC tués et plus de 10 000 personnes blessées depuis le premier tour du scrutin le 29 mars, dernier, où le parti de Mugabe, l'Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (Zanu-PF), avait connu une défaite historique. Le Conseil de sécurité des Nations unies a condamné le comportement du gouvernement qui a dénié à ses opposants politiques le droit de faire librement campagne. «Ces violences et restrictions ont rendu impossible la tenue d'une élection libre et équitable le 27 juin», expliquait le texte. «Je crois que c'est une résolution très importante», a souligné le leader de l'opposition à la radio néerlandaise. «Elle reconnaît les gens qui sont responsables des violences, et le leadership sans compromis de Mugabe. Je ne sais pas comment il va le prendre mais ce qui est sûr c'est qu'il ne pourra pas lutter plus longtemps en nuisant à l'opposition», a indiqué Tsvangirai. Pour sa part, l 'ambassadeur zimbabwéen aux Nations unies, Boniface Chidyausikua, a exprimé ce mardi matin, l'opposition de son pays au report du second tour de l'élection présidentielle, comme l'a demandé la veille le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. «Je ne sais pas pourquoi il est parvenu à cette conclusion», a déclaré Chidyausiku. L'ambassadeur a, en outre, appelé Ban Ki-moon à «entrer en contact avec le peuple, le gouvernement et les acteurs du Zimbabwe». Le secrétaire général de l'ONU avait estimé qu'il y avait «trop de violences et d'intimidations au Zimbabwe pour tenir une élection légitime».