Le Premier ministre belge Yves Leterme a proposé la démission de son gouvernement au roi Albert II, qui a réservé sa réponse, jetant l'éponge après l'échec d'une tentative destinée à arracher un accord sur une réforme donnant plus d'autonomie à la Flandre. Ce délai signifie soit qu'Albert II espère encore convaincre l'actuel chef du gouvernement chrétien-démocrate de rester en poste, ce qui paraît peu probable, soit qu'il a besoin d'un peu de temps pour poursuivre ses consultations et imaginer un moyen d'éviter que le pays replonge dans la crise. Leterme a échoué dans sa tentative d'arracher un accord entre les deux principales communautés belges (flamande et francophone) sur une grande réforme de l'Etat dans le délai qu'il s'était imparti lors de son entrée en fonction fin mars, à savoir ce 15 juillet. Leterme, un ancien ministre président de la région flamande qui avait remporté les élections législatives de juin 2007, s'était fixé l'objectif de réconcilier pour la mi-juillet les partis flamands, représentant 60% des 10,5 millions de Belges, et francophones (40%) sur une réorganisation du paysage institutionnel belge. “Les visions opposées entre les communautés concernant le nécessaire nouvel équilibre à créer dans notre construction étatique sont aujourd'hui inconciliables”, a-t-il constaté dans un communiqué. Il avait pourtant espéré pouvoir convaincre les cinq partis de sa coalition d'accepter le report à l'automne de cette négociation, qui aurait été élargie à des représentants des régions, Wallonie, Flandre et Bruxelles. L'idée avait été bien accueillie côté francophone, mais elle avait beaucoup moins séduit les partis flamands qui réclament une forte autosnomie pour la Flandre, que refusent les francophones. La Flandre, la région la plus riche du royaume, exige une plus grande autonomie en matière d'emploi et de sécurité sociale mais surtout fiscale. Les francophones ont accepté la négociation, à condition qu'elle ne mette pas en cause la “solidarité nationale”. Seuls les responsables francophones ont d'ailleurs regretté la démission d'Yves Leterme. Mais la Belgique est loin d'être en péril, malgré les chamailleries communautaristes. C'est également le siège de L'UE et de l'Otan. D. B.