Kimel, une commune située au sud-est de la ville de Batna, d'une superficie de 556 kilomètres carrés et d'une population de 4 160 âmes, fait face à une multitude de problèmes que le P/APC et la population de Kimel résument, essentiellement, dans le manque d'eau, l'enclavement, le déficit en électrification rurale et le manque de transport. Dans tous les discours des élus et de la population de Kimel, autrefois siège de la première wilaya historique, le manque d'eau revient comme un leitmotiv. “Notre problème essentiel est le manque d'eau… Tout Kimel en souffre”, témoignent nos interlocuteurs. Effectivement, le manque d'eau commence à menacer la stabilité de la région. Consulté sur le phénomène de ce manque d'eau (souterraine) à Kimel, un hydrogéologue de la GCA de Batna, K. Abdelhamid, rencontré au Premier périmètre de Thémedinat, l'explique par l'état physiologique du terrain et la sécheresse qui sévit dans la région. “À partir de la crête où nous sommes, en descendant jusqu'à Kimel, on constate la nature du terrain. C'est un sol argileux, imperméable, il n'emmagasine pas l'eau et n'en libère pas. Le seul susceptible d'être exploité c'est la roche… Fissurée, fracturée, elle libérera l'eau.” Ainsi, la solution réside dans la prospection et le forage dans la roche ou à défaut dans la construction de retenues et le transfert de l'eau des barrages. Il est à noter qu'en matière de forages destinés à l'irrigation, l'Etat a réalisé 11 forages sur les 15 programmés. Seulement, il ressort des témoignages des citoyens que “le débit n'est pas assez fort, parfois il ne dépasse pas les 8 litres par seconde” mais il ne couvre pas leurs besoins en matière d'irrigation. Un citoyen se affirme même que les sites des forages auraient été déplacés de leurs lieux déterminés par les géologues pour des raisons de coût. L'information n'a pas été vérifiée. Même en matière d'alimentation des ménages, l'eau manque et le P/APC demande la réalisation d'un deuxième forage parce que le premier ne suffit plus pour assurer l'alimentation en eau potable du chef-lieu de la commune de Kimel Sidi Ali. Partout, Kimel a soif et une solution devrait être trouvée dans l'urgence. Le deuxième problème dont se plaint la population est le manque de transport et l'enclavement. Que ce soit dans le discours des élus ou dans celui des citoyens, la réfection ou la réouverture du tronçon routier reliant Sidi Ali, le chef-lieu de la commune de Kimel, à son antenne de Darmoune, un parcours de 45 kilomètres est la revendication sur laquelle élus et citoyens insistent. “Le tronçon reliant Aïn Beïda à Laâbal, en passant par Lâakba Lekbira, est d'accès impossible aux véhicules. Pour se déplacer du siège de l'APC (à Sidi Ali chef-lieu, ndlr) à l'antenne de la l'APC, à Dermoune, nous sommes obligés d'effectuer deux grands détours, soit de passer par Biskra, ensuite la daïra Z'ribet El-Oued, et nous remontons à Dermoune, soit de passer par Kaïs, Khenchela, Checher, Djelal, Khengat Sidi Nadji, puis remonter à Dermoune, soit une distance de 500 à 600 kilomètres aller-retour”, nous explique-t-on. Les élus et les citoyens insistent pour que ce tronçon routier de 45 kilomètres soit rouvert à la circulation. En matière de transport, les habitants de la commune de Kimel, soit de Sidi Ali (chef-lieu), soit Dermoune, souffrent du manque de moyens de transport étatiques et privés. “Pour se déplacer au chef-lieu de la wilaya, nous dépensons, rien qu'à l'aller 300 DA. Et encore, si nous en trouvons”, dira un citoyen de Kimel. Certaines personnes nous ont parlé même de 500 DA. Eu égard aux reliefs accidentés, le voyage relève du parcours du combattant. Les habitants interpellent les responsables de la wilaya pour leur offrir un bus qui assurera le transport au chef-lieu de la wilaya et les sortir de cet enfermement. B. Boumaïla