Pendant que le président américain tentait de remettre sur les rails le processus de paix au Proche-Orient, Tel-Aviv refusait d'accueillir une délégation américaine chargée de veiller à l'application de la “feuille de route”. Israël a fait savoir aux Etats-Unis que le moment n'était pas propice pour dépêcher cette délégation sur les lieux, car il n'y a rien à vérifier pour l'instant. Nonobstant ce fait, George Bush a réaffirmé son soutien à la “feuille de route” au cours d'entretiens téléphoniques avec les premiers ministres palestinien et israélien. Il s'agit d'une reprise de contact avec les Palestiniens après la coupure avec Yasser Arafat, provoquée par l'affaire Karine A début 2002. Abou Mazen, le patron de la Maison-Blanche a rappelé la “nécessité absolue” de voir les attentats cesser. Il a, cependant, une bonne opinion du chef du gouvernement palestinien, à en croire le porte-parole de la Maison-Blanche, qui a déclaré que Bush pense qu'“Abou Mazen est un réformateur attaché à la paix” et qu'“il veut faire tout son possible pour combattre le terrorisme et éliminer ceux qui se mettent en travers du chemin de la paix”. Concernant la mise à l'écart du président de l'autorité palestinienne, Bush reconnaît qu'il n'a pas réussi à convaincre ses partenaires européens et russes, pour qui Arafat reste un interlocuteur de plein droit, et qu'il “n'a pas l'intention de leur dire ce qu'ils doivent faire”. A Ghaza, le chef du gouvernement palestinien a été dans l'obligation d'annuler hier une visite qu'il devait effectuer à Beit Hanoun en compagnie de son ministre délégué à la sécurité, Mohamed Dahlane, en raison d'une incursion de l'armée israélienne. Une vingtaine de chars et de véhicules blindés accompagnés de trois bulldozers avaient occupé pendant cinq jours les lieux, après y avoir détruit quatre maisons. La demande palestinienne de retirer les chars pour permettre cette visite a été rejetée par l'armée israélienne. K. A.