Les prix du pétrole ont terminé en petite baisse vendredi à New York et enregistré une chute de plus de 16 dollars sur la semaine, sous l'effet d'un regain d'inquiétudes concernant l'impact du ralentissement économique sur la consommation d'or noir. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de Light Sweet Crude pour livraison en août a perdu 41 cents par rapport à la clôture de jeudi, pour finir la séance à 128,88 dollars. À Londres, le baril de Brent pour livraison en septembre a reculé de 88 cents à 130,19 dollars. En trois jours, mardi, mercredi et jeudi, le baril a accumulé une chute de 15,89 dollars à New York, un recul en valeur jamais vu depuis que le pétrole y est coté (1983), soulignent les analystes. “Les opérateurs deviennent de plus en plus anxieux sur l'économie américaine, alors que dans le même temps les tensions entre l'Occident et l'Iran sur le programme nucléaire iranien pourraient s'apaiser un peu”, a résumé Mike Fitzpatrick, de MF Global. Les investisseurs ont vendu massivement du pétrole alors que le ralentissement économique et son impact — constaté et potentiel — sur la consommation s'étaient soudainement rappelés à la mémoire du marché. Aux Etats-Unis, les statistiques du département à l'Energie ont fait état d'une baisse de la demande de produits pétroliers de 2% la semaine dernière par rapport à la même semaine de l'an dernier, “un signe que l'explosion des prix à la pompe affecte la consommation”, selon M. Fitzpatrick. “Avec une croissance mondiale qui ralentit nettement, la demande va également ralentir”, a expliqué Fadel Gheit, analyste d'Oppenheimer. D'autant qu'en Chine, moteur de la demande d'or noir, “l'économie va probablement ralentir de manière très significative après les jeux Olympiques”. “Tout cela va contribuer à faire éclater la bulle, à mon avis avant la prise de fonction du prochain président américain, en janvier”, a prédit M. Gheit.