Quelque 200 000 personnes sont venues écouter avec une ferveur enthousiaste le seul discours de campagne à l'étranger prononcé, jeudi à Berlin, par le candidat démocrate à la Maison-Blanche Barack Obama, qui a reçu en Allemagne un accueil digne d'une rock-star. Le sénateur de l'Illinois, qui a appelé Européens et Américains à s'unir pour faire face aux problèmes de la planète, a été particulièrement applaudi lorsqu'il a affirmé son intention d'agir contre le réchauffement climatique et de retirer les troupes américaines d'Irak. “J'aurais voulu l'embrasser ! il s'est tellement bien exprimé”, s'exclame Bärbel Unterseher, 48 ans, une serveuse venue de Madgdebourg, à 130 km de la capitale allemande. “Je suis d'accord avec beaucoup de choses qu'il entend promouvoir”, dit-elle. Dès le début de son discours, prononcé au pied de la colonne de la Victoire, dans le grand parc du Tiergarten, le sénateur de l'Illinois avait été salué par une foule jeune en majorité, aux cris de “Yes, we can !” (Oui, nous le pouvons!), son slogan de campagne. Tout au long de l'avenue menant à la porte de Brandebourg, coupée à la circulation et transformée en espace festif avec ses vendeurs de saucisses et de souvenirs, les spectateurs pouvaient suivre l'événement sur des écrans géants. Une traduction simultanée en allemand était également disponible sur une fréquence FM mise en place pour l'occasion, mais très peu d'Allemands s'étaient munis d'une radio portative pour en faire usage. L'événement, qui s'est achevé par un petit bain de foule du candidat, était également retransmis en direct sur plusieurs chaînes de télévision nationales. Plusieurs heures avant le discours, la foule s'était massée sur la place de la Grande-Etoile, traditionnellement dévolue aux festivités de masse, comme le feu d'artifice de la Saint-Sylvestre, la Love Parade ou plus récemment la retransmission des matches de football de l'Euro. Installés à même l'asphalte sur l'avenue, certains militants vendaient des T-shirts à l'effigie du candidat démocrate. “Bien sûr, en tant qu'Allemand, je ne pourrai pas voter pour lui, mais je me sens concerné malgré tout par cette élection”, explique Florian Kirner, l'un des vendeurs. “La présidence de (George W.) Bush a eu des conséquences désastreuses pour le monde entier, c'est pourquoi les choses doivent changer avec Obama”, ajoute le jeune homme, créateur d'un groupe de soutien à Obama sur internet. Un peu plus loin, des militants haranguaient la foule pour inciter les citoyens américains à se faire enregistrer sur les listes électorales consulaires, afin de pouvoir voter en novembre. R.I./Agences