RESUME : Katia s'est isolée. Elle reste plongée dans ses souvenirs. Des semaines ont passé mais la peine est toujours la même. Son oncle est inquiet pour elle. Il veut l'emmener mais Dahmane n'est pas près de lâcher du lest. Il ne lui fait pas confiance… 64iéme partie Quelques semaines ont passé depuis qu'elle a été ramenée à la maison. En présence de son père, elle ne sort toujours pas de la chambre. Elle est devenue si faible qu'elle ne quitte pas son lit. Saleha garde un œil sur elle. Elle se sent impuissante devant sa peine et sa volonté d'en finir. Elle ne laisse rien à portée de main qui puisse lui servir. Elle a tiré une leçon de sa première tentative de suicide. Il est hors de question qu'elle lui donne les moyens de recommencer. Elle prie chaque jour pour que son mari change de sentiments envers sa fille. Cela ne peut pas durer éternellement. L'ambiance glaciale qui règne à la maison donne envie de fuir. Les rares visiteurs qui sont venus frapper à leur porte ont été si souvent déçus qu'au fil du temps, ils ne sont plus jamais revenus. - Ya Rabbi ! Pourvu que ça s'arrête un jour ! Un jour, Dahmane rentre, accompagné de son frère. Ils ont une nouvelle à lui apprendre. - Katia a un prétendant, dit Kader. - Ah bon ? Et qui est-ce ? - Le garçon n'est pas d'ici. Il a chargé son oncle de lui trouver une femme et par hasard, c'est quelqu'un que je connais. Je pensais qu'une de mes filles ferait l'affaire, poursuit-il. Comme il est divorcé et il tient à ce que sa future campagne soit quelqu'un qui a déjà connu l'échec ! - Tu as pensé à Katia, soupire Saleha, qui songe que la jeune fille ne sautera pas de joie. - Oui. Ils sont d'accord pour venir la voir dès vendredi, poursuit Kader. Elle devra être prête… - Tu devrais lui en parler, suggère-t-elle, avant de leur fixer rendez-vous ! - Je sais. Mais j'ai donné ma parole, dit le beau-frère. Tu ne m'en veux pas, mon frère ? - Tu tiens à elle comme à une de tes filles. Je te fais confiance. Tu ne peux qu'avoir une bonne opinion de ces gens vu que tu as donné ta parole ! - Oui. On ne le regrettera pas ! Je vais lui apprendre la nouvelle. Kader se rend à la chambre. Celle-ci est dans la pénombre. Katia se soulève à peine lorsqu'elle le reconnaît. Elle le salue d'une voix très faible. - Bonjour, murmure-t-elle. Comment vas-tu ? - Mieux que toi, répond-il. Pourquoi te mettre dans cet état alors que tu as toute la vie devant toi ? Des larmes glissent de ses yeux dès qu'elle ferme les paupières. - Pourquoi remuez-vous le couteau ? - Je ne voulais pas, s'excuse l'oncle. Je te le jure. Tu sais combien tu comptes pour moi ! - Je sais. Il se rend compte qu'il n'a pas vraiment réfléchi comment aborder le sujet. Il est venu lui apprendre la nouvelle, comme ça. Alors qu'elle pense à tout sauf à se remarier… - Figure-toi que quelqu'un s'intéresse à toi, lui apprend-il. Je me suis permis… de te marier… - Qui peut bien vouloir d'une femme qui a été répudiée ? D'une femme qui a fugué, ajoute-t-elle. Et qui a été ramenée de force chez son père ? Qui est assez fou pour vouloir se marier avec moi ? l'interroge-t-elle. - Sûrement qu'il est aussi fou que tu peux l'être car il a insisté pour que tu sois sa future femme, réplique Kader. Badro, c'est son prénom, est au courant de tout ! ça ne lui fait pas peur d'être confronté à ton mauvais caractère, plaisante l'oncle. C'est pourquoi j'ai accepté… - Il n'a pas peur d'être tourné en ridicule ? Kader hoche la tête, très sérieux. Son prétendant a été prévenu. Puisqu'il insiste, pourquoi aurait-il refusé ? Il ne pourra pas se plaindre. Il est au courant de tout… ADILA KATIA (À suivre)