Selon l'avocat, il n'existe chez nous aucun texte sur les crimes de guerres ou sur les crimes contre l'humanité. La justice pénale internationale est le thème retenu par le centre de presse d'El Moudjahid pour sa conférence-débat organisée, hier, au siège du journal. L'animateur de cette rencontre est Me Miloud Brahimi qui a passé au crible les dysfonctionnements des institutions internationales en la matière. Pour lui, “la Cour pénale internationale a le mérite d'exister, mais elle n'a pas les moyens d'investigation”. Son fonctionnement, dira le conférencier, “ne repose pour le moment que sur la coopération des Etats”. La question de la traduction des auteurs des crimes terroristes devant la juridiction internationale a été, en effet, au menu de cette rencontre. L'avocat expliquera que la procédure ne pourrait aboutir pour la simple raison qu'il y a beaucoup de divergences sur la définition du terrorisme. Si pour quelques pays le terrorisme est un phénomène qu'il faut combattre, pour d'autres, il s'inscrit dans le cadre de la lutte pour la libération et ne peut être qualifié comme tel. C'est le cas en Palestine. Me Brahimi saluera, par ailleurs, l'Algérie pour avoir gelé la peine capitale alors que nous sommes “en pleine guerre contre les civils”. Si en militant pour l'abolition de la peine capitale, le conférencier souhaite que l'Algérie franchisse le pas. Il regrette, cependant, le fait que notre législation ne comporte aucune disposition sur les crimes de guerre ou les crimes contre l'humanité. Si Aussaresses, qui a reconnu avoir torturé des Algériens pendant la Guerre de Libération, vient à Alger, il n'y a aucun instrument juridique qui nous permette de le juger, dira l'avocat qui ironise : “On attendra le prochain avion pour le renvoyer dans son pays.” S. R.