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Où est passé ton charme ?
ORAN
Publié dans Liberté le 29 - 07 - 2008

Les Oranais qui ne reconnaissent plus leur ville n'ont d'autre choix aujourd'hui que de laisser faire et de laisser passer en attendant que la nouvelle génération venue des fermes s'urbanise et se “civilise”
Il faut la gommer cette image d'Epinal qui a toujours fait d'Oran une ville insouciante, facile à vivre, sereine, chaleureuse aussi pétillante qu'un champagne dans un fut de cristal. Le kharkhabou, le guerrab, la couleur locale, les petits grains de folie aux accents catalans, exit !
Terminé la kemia et les pistes de danse où une jeunesse dorée brûlait ses vingt ans. À l'exception de quelques poches ombragées qui sauvent un peu les meubles comme St-Hubert, Protin, les Palmiers où l'inoxydable front de mer, le reste de la ville n'est qu'un immense bazar urbain, un fouillis sans direction cardinale qui pousse dans tous les sens comme du chiendent. La saleté a atteint le point de non-retour. Ecœurant ! Dans chaque rue, une décharge sauvage. Il n'y a pas un trottoir qui ne soit jonché de détritus et d'ordures de toutes sortes. Il n'y a pas un quartier où un égout ne soit pas éclaté et personne n'en a cure. Pour passer d'une rue à l'autre, il faut parfois se boucher le nez et enjamber des flaques où l'eau croupit depuis des semaines, à l'air libre au milieu des relents pestilentiels d'un rat mort qui pourrit au soleil. Il y a plus de trous et de crevasses au milieu des chaussées que de bitume. Tout est rafistolé. C'est le rodéo pour les voitures, c'est la campagne au milieu du béton. Il ne manque que les chèvres. Certains trottoirs sont si défoncés que de nombreuses femmes y ont perdu leur talon. Et les rares fois où l'eau coule dans les robinets, les balcons sont lavés et c'est tout l'immeuble qui dégouline rendant impraticable l'accès au macadam. Il faut se couvrir comme s'il pleuvait des hallebardes du ciel. Un parapluie par 39 degrés à l'ombre est indiqué. La saleté fait partie du décor, elle est incluse dans le mobilier urbain. Encore une couche et on n'y verra plus rien... L'absence d'hygiène a atteint un degré tel qu'une catastrophe sanitaire n'est pas à écarter. C'est très grave. Au cours d'une première campagne de nettoyage 2 000 tonnes de détritus ont été enlevés de quelques sites sur les 52 recensés, pas moins de 700 tonnes dans la seule rue Maupas à St-Eugène. La commune est débordée. Un tiers du parc roulant est en panne, un tiers est vétuste et le tiers qui reste fait ce qu'il peut. Et au rythme des nouveaux immeubles qui sortent tels des champignons, ce n'est pas évident... Le service après-vente... N'enfonçons pas le couteau dans la paie avec les éboueurs qui vendent leur tenu à Mdina Jdida où l'affaire du marché frauduleux des bennes à ordures dans laquelle ont été impliqués des élus de l'ancien arc et un entrepreneur, mais la plaie d'une ville de plus en plus “dégueux” est toujours ouverte. Béante.
Aussi béante que le trou d'ozone. Mais l'ozone est plus propre. Quant au prestige touristique de la ville qui n'intéresse apparemment que les Espagnols et une vague association du nom de “Les amis du vieil Oran”, il y a longtemps qu'il ne signifie pas grand-chose en terme d'accueil. Les Oranais — ou du moins ceux qui le prétendent — ne savent plus recevoir comme il y a vingt ans. Moins vous connaissez la ville et plus le taxieur vous dépouille et s'il le pouvait, il vous tannerait la peau. Les marchands de fruits et légumes et les marchands de dattes à la Bastille sont devenus si irascibles et si insolents — le soleil de midi n'étant pas étranger — qu'ils sont capables, pour la moindre petite réflexion, de vous envoyer leur balance Roberval sur la tête. Le sourire commercial a disparu des étals.
Comme de nombreux articles qui ont pris la poudre d'escampette au niveau des étiquettes grâce à un euro fort confortablement échangé près du consulat d'Espagne. Bref, les Oranais qui ne reconnaissent plus leur ville n'ont d'autre choix aujourd'hui que de laisser faire et de laisser passer en attendant que la nouvelle génération venue des fermes s'urbanise et se “civilise”
MUSTAPHA MOHAMEDI


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