Le dirigeant libyen, Mouammar Al-Kadhafi, a exprimé de nouveau, hier, à Tunis, son rejet de l'Union pour la Méditerranée (UPM), affirmant que celle-ci divisait l'Union africaine (UA) en amputant le continent de ses membres méditerranéens au nord du Sahara. “Nous avons de bonnes relations avec les pays européens, avec l'Union européenne, mais je n'accepte pas d'intégrer l'Union pour la Méditerranée”, a-t-il déclaré s'adressant à des intellectuels et artistes au deuxième jour d'une visite en Tunisie. “Je n'accepte pas qu'on soit coupé de l'Afrique pour des espoirs hypothétiques avec l'Europe”, a-t-il insisté, estimant que la participation de pays africains à l'UPM était une “violation des résolutions” de l'UA. “L'Afrique est notre salut, nous sommes des Africains (...) L'Afrique est notre maison et l'on ne quitte pas sa maison”, a-t-il martelé dans son adresse improvisée dans le patio d'un ancien palais beylical à la Marsa (nord de Tunis). Une carte miniature de l'Afrique en vert, la couleur de sa Jamahiriya, à la boutonnière, le colonel Al-Kadhafi, encadré par ses fameuses amazones en treillis, a répondu aux questions soulevées par l'assistance. Le dirigeant libyen avait déjà exprimé son refus de l'UPM lors d'un mini-sommet arabe précédant le lancement de l'UPM le 13 juillet à Paris, à l'initiative du président français Nicolas Sarkozy. Ce mini-sommet avait réuni en juin les présidents syrien Bachar Al-Assad, tunisien Zine El-Abidine Ben Ali, algérien Abdelaziz Bouteflika, mauritanien Sidi Ould Cheikh Abdallah, et le Premier ministre marocain Abbas El-Fassi. Seul le colonel Al-Kadhafi avait ensuite boycotté le sommet de Paris.