La Russie et la Géorgie ont accepté, mais pas encore signé, mardi 12 août le plan de paix négocié par le président français Nicolas Sarkozy mais comme l'a reconnu le président français, président en exercice de l'Union européenne, la prudence reste de mise. “Il y a un texte, il a été accepté à Moscou, il a été accepté ici en Géorgie (...), j'ai l'accord de tous les protagonistes”, a-t-il déclaré après s'être rendu mardi à Moscou puis à Tbilissi. En attendant, la situation est toujours confuse en Géorgie, Géorgiens et Russes s'accusant mutuellement de poursuivre les hostilités. Le texte-cadre devait être présenté aux ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne, hier, à Bruxelles pour qu'il soit soutenu et garanti par l'UE avant de servir de base juridique à une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies. Le président géorgien Mikheïl Saakachvili a, pour sa part, insisté sur le fait que la perspective de discussions ultérieures sur le statut de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud, initialement prévue par le texte en six points, avait été écartée. “Nous ne voulons laisser aucun doute sur le fait que l'intégrité territoriale et l'appartenance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie à la Géorgie ne pourront jamais être mises en doute”, a-t-il souligné après la visite de Sarkozy. Le plan franco-européen prévoit que les parties russe et géorgienne s'engagent à ne pas recourir à la force, à cesser les hostilités de façon définitive et à assurer un accès libre à l'aide humanitaire. Les forces géorgiennes doivent enfin retourner dans leur lieu habituel de cantonnement, tandis que l'armée russe doit se retirer “sur les lignes antérieures au déclenchement des hostilités”. En fait, c'est le retour à la situation antérieure, au statu quo. Dans l'entourage du président français, on a estimé que Mikheïl Saakachvili est “tombé dans un piège grossier” en lançant une offensive militaire en Ossétie du Sud et il “a joué et perdu” ! Avant d'accepter l'accord, la Géorgie a annoncé quitter la Communauté des Etats indépendants, qui regroupe sous la houlette de la Russie douze des quinze ex-républiques soviétiques, et demandé une assistance militaire à l'Otan, notamment pour remplacer son système de radars détruit par l'offensive russe. Les perspectives pour la Géorgie d'une entrée à terme au sein de l'Alliance atlantique sont maintenues, a affirmé, de son côté, le secrétaire général de l'Otan, Jaap de Hoop Scheffer. Les Etats-Unis ont,pour leur part, annulé un exercice militaire conjoint qui devait se tenir du 15 au 23 août avec les Russes dans la mer du Japon. D. B./Agences