On ne peut évoquer cette municipalité sans parler de son enclavement. Effectivement, étant une commune à dominante rurale, nombreux sont ses villages en quête d'infrastructures de base. Le versant est regroupant les villages allant d'Ath Moh Kaci jusqu'à Imzoughène, en passant par Agouni Ahcène, dont la population s'élève à plus de mille cinq cents habitants, n'a presque rien sauf cette école primaire. Même le rendement de cet établissement scolaire n'est pas le même que celui des autres villages en raison sans doute de la valse des directeurs qui y sont affectés. “Aucun directeur n'a dépassé deux ans dans cette école”, a dit un villageois. En raison des groupes armés qui passent dans ces villages situés à la lisière du massif forestier de Boumahni, de nombreuses familles ont préféré s'installer à Draâ El-Mizan ou ailleurs. “Même le chemin communal qui nous relie à Draâ El-Mizan pour arriver à la RN30 est entièrement délabré. Il est à l'abandon si bien que les transporteurs l'évitent. Nous sommes contraints de descendre jusqu'à la RN25 pour prendre les fourgons de Maâmar”, a ajouté un autre citoyen d'Ath Moh Kaci. Notre attention a été attirée par une construction en ruine. “C'est ce qui reste d'une unité de soins prévue pour ces trois villages”, a enchaîné un autre intervenant. En effet, ce projet a été lancé à la fin des années 80. Selon les habitants du village d'Agouni Ahcène, après l'abandon des autorités, ce lieu est devenu une place de prédilection pour les noctambules. “Au début, les jeunes y veillaient, jour après jour, les dégradations ont commencé. Les persiennes et les portes ont été arrachées”, nous a confié un membre de tajmaât sur une pointe de désolation. Ce dernier incombe ces dégradations aux autorités qui n'ont pas réagi à temps. Aujourd'hui, il ne reste de cette infrastructure que les piliers. Les actes de vandalisme ont atteint leurs limites. Les murs de cloisonnement et ceux de l'extérieur ont été démolis à coup sûr à coups de massue sous l'effet de la colère. En tout cas, les citoyens de ce versant sont pénalisés. Ils doivent faire des kilomètres pour une simple injection ou encore un pansement. Pour en savoir plus sur l'avenir de cette unité de soins, nous avons contacté le maire. “Nous nous sommes entendus avec les membres du comité de village afin de la restaurer dans le programme de 2009”, a répondu le P/APC. Cela étant, il faut souligner qu'à l'exception de l'eau qui arrive à ces citoyens en quantité suffisante, rien ne peut retenir les villageois à rester dans cette contrée déshéritée. O. Ghilès