Un troisième kamikaze présumé, ayant renoncé au dernier moment à se faire exploser, a été arrêté immédiatement après le double attentat revendiqué par les talibans, qui a tué 64 personnes jeudi devant la principale usine d'armement du Pakistan, a assuré hier la police. Le jeune homme a été conduit au commissariat par un chauffeur de taxi qui trouvait son attitude suspecte lorsqu'il a sauté dans son véhicule, affolé, et lui a demandé de l'emmener loin du lieu où deux kamikazes venaient de faire exploser les bombes qu'ils portaient sur eux au milieu d'une foule d'ouvriers, a indiqué un haut responsable de la police qui a requis l'anonymat. Les enquêteurs ont retrouvé intacte une veste bourrée d'explosifs dans les toilettes d'une mosquée proche du complexe d'usines d'armement visées, à Wah, à une trentaine de kilomètres au nord-ouest d'Islamabad. Le jeune homme arrêté a avoué l'avoir laissée là, selon la même source. “Cet homme, qui a dit s'appeler Hamid Ullah Khan, a avoué qu'il devait également la faire exploser à l'usine mais qu'il y a renoncé à la dernière minute”, explique ce responsable. Les trois kamikazes étaient arrivés en taxi à la mosquée et étaient allés dans les toilettes pour revêtir leurs vestes d'explosifs, selon les éléments recueillis lors de l'interrogatoire, poursuit cette source. Mais, immédiatement après les deux premières explosions, le jeune suspect a sauté dans le même taxi, dont le chauffeur s'est immédiatement enquis du sort de ses deux compagnons et trouvé suspect les réponses de son client en même temps que son empressement à fuir, a ajouté la même source.