Aucun observateur neutre, aucun analyste sincère ne peut nier que leur apport dans la lutte contre le terrorisme a été décisif. Dans la turlutaine de la réconciliation nationale, les “Patriotes” ont provoqué la disharmonie et pris le ton de la fausse note. Hier, vedettes de la télévision en “ridjal waqifoune”, portant fièrement le fusil et défiant le terrorisme, aujourd'hui bannis de l'écran et presque de la société, rasant les murs et quémandant la subsistance pour leur progéniture. En mettant en œuvre la politique de la concorde civile puis de la réconciliation nationale, le président de la République a expliqué — à juste titre — que l'initiative du pardon émane toujours de celui qui se trouve en position de force. Encore faut-il que le pardon soit sollicité, et que son demandeur assume sa situation d'ancien “égaré” repenti ! Si l'Etat a donc pris la responsabilité d'offrir le pardon à ceux qui ont pris les armes contre leur peuple et les institutions de leur pays, c'est qu'il s'est trouvé en possession de toute sa vigueur reconquise et de toute son autorité rétablie. Qui peut oublier la part prise dans cette reconquête par ces “Patriotes” que leurs adversaires préféraient désigner sous le désagréable vocable de “miliciens”. Aucun observateur neutre, aucun analyste sincère ne peut nier que leur apport dans la lutte contre le terrorisme a été décisif. Ce sont eux qui ont nourri le précieux et indispensable gisement du renseignement, et eux qui ont permis aux unités spéciales des forces de sécurité de ratisser des maquis qu'elles ne connaissaient pas toujours. Bien des contrées du pays étaient d'ailleurs présentées comme des “zones libérées” des “manatiq mouharara” par les hordes qui faisaient régner la terreur sur les populations désarmées. Les unités de “Patriotes” étaient naturellement vouées à la disparition, sous leur forme initiale, dès que s'estompait la violence. C'est une nécessité de l'Etat. Cette disparition n'impliquait pas que ces Patriotes (sans guillemets) devaient être relégués au rang de parias. L'Etat qui pardonne se doit aussi d'être reconnaissant. Fallait-il que l'hydre terroriste s'agite de nouveau pour se rappeler cette vérité fondamentale ? Certainement pas, mais qu'importe. L'essentiel est de ne pas oublier. Il faut donc se réjouir de ce réveil du RND dont les GLD ont pourtant constitué l'ossature. Zidane Mekhfi n'était pas un seigneur de la “guerre” mais un vrai Patriote. Ceux qui, tremblant pour l'indépendance du pays et la liberté de leurs concitoyens, l'ont imité en réponse, méritent le respect et la considération de l'Etat. Y. K.