Sujet à controverse, les indemnités des parlementaires, si elles peuvent être considérées légitimes par les membres de la commission parlementaire, ne manqueront sans doute pas de provoquer des grincements de dents au regard de la qualité du travail accompli par certains députés. Un peu plus d'un mois après le dernier Conseil des ministres consacré à la loi de finances complémentaire, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, retrouve demain ses ministres pour une réunion consacrée cette fois à la loi de finances 2009 et autres décrets. Selon certaines sources, les indemnités des parlementaires, proposées par une commission paritaire des deux chambres, il y a quelques semaines, et dont la mise en application est soumise à l'aval du président de la République, figurera également à l'ordre du jour. Elaborée sur la base d'un baril à 37 dollars, la loi de fiances 2009 est dépourvue de taxes, a révélé la semaine dernière le ministre de la Communication Rachid Boukerzaza, lors de son point de presse hebdomadaire. De quoi, sans doute, rassurer la population, mais aussi les opérateurs économiques dont l'activité est soumise à des taxes qui ont eu pour effet, et c'est le moins que l'on puisse dire, d'inhiber les initiatives et de développer le parasitisme. La dernière taxe décidée, par on ne sait quelle magie, à la faveur de la loi de finances complémentaire, ne cesse de faire jaser à ce jour. Mais au-delà de la loi de finances, l'importance du Conseil des ministres de ce dimanche vaut également par la question inhérente aux indemnités que devraient percevoir les députés si jamais le Président venait à donner son aval. Sujet à controverse, les indemnités des parlementaires, si elles peuvent être considérées légitimes par les membres de la commission parlementaire, ne manqueront sans doute pas de provoquer des grincements de dents au regard de la qualité du travail parlementaire accompli par certains députés, notamment ceux confits à la culture de l'unanimisme. Rien ne symbolise ce désintérêt de la Chambre basse du Parlement par rapport au travail de contrôle qu'elle doit exercer sur l'action de l'Exécutif, ou encore celui de l'interpellation des pouvoirs publics, d'autant que le contexte s'y prête, que ce “congé” que les députés s'apprêtent à prendre pendant ce mois de Ramadhan. En effet, à se fier à nos sources, aucune séance plénière n'est prévue. Hormis deux ordonnances dont celle portant loi de finances complémentaire, qui peuvent être soumises à approbation pour le lendemain de l'ouverture de la session d'automne prévue mardi prochain, ou encore la semaine prochaine, rien n'est programmé pour ce mois de Ramadhan. Le Parlement peut se retrouver en plénière, exceptionnellement au cas où le président de la République viendrait, d'ici là, à annoncer une révision constitutionnelle. Auquel cas, il sera procédé à la convocation des deux Chambres parlementaires. Durant le mois de jeûne, ce sont donc quelques députés seulement, ceux siégeant en commission, qui auront à bosser et à se pencher sur les projets de lois qui atterriront sur le bureau de l'Assemblée. Cela dit, il faut sans doute attendre l'intervention de Bouteflika en Conseil des ministres, tout comme le discours de Abdelaziz Ziari à l'ouverture de la session d'automne, pour espérer déceler quelques indices sur l'agenda politique des prochaines semaines. Karim Kebir